La France n’est pas près d’atteindre ses objectifs en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon un bilan de l’observatoire climat-énergie des ONG, publié mercredi.
La France, pas dans les clous
L’observatoire climat-énergie des ONG a publié, mercredi 18 septembre, son second bilan comparatif des objectifs définis par la stratégie nationale bas carbone (SNBC), adoptée dans le cadre de l’Accord de Paris pour le climat, et ceux de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui définit la politique énergétique de la France, avec ses émissions et sa consommation d’énergie réelles en 2018. Il en ressort que la France n’est pas dans les clous concernant les objectifs qu’elle s’est fixés en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle serait même très loin de les atteindre dans les prochaines années.
Les transports et le bâtiment, les mauvais élèves
La raison : « Les neuf indicateurs principaux sont au rouge », constate Anne Bringuault, du RAC. Si les émissions de gaz à effet de serre nationales ont baissé de 4,2 % entre 2017 et 2018 après trois années de hausse, grâce à un hiver doux, elles restent 4,5 % plus élevées que les objectifs de la France. Les deux secteurs dont les performances sont les plus mauvaises sont les transports et le bâtiment, selon l’analyse de l’Observatoire. Les émissions de gaz à effet de serre du transport sont 12,6% supérieures aux objectifs et le secteur du bâtiment de 14,5%. Les transports représentent à eux seuls 31% des émissions totales et le bâtiment un quart. « Le fret ferroviaire et fluvial sont en train de s’effondrer alors que le fret routier augmente », déplore Anne Bringuault. « Pour le bâtiment, nous ne sommes pas du tout sur le rythme des rénovations annoncées, regrette-t-elle. L’agriculture est aussi dans le rouge, mais dans une moindre mesure (+2,5%), tout comme l’industrie (+0,6%).
« Il va être difficile de rattraper le retard »
La consommation d’énergie a également baissé en 2018, de 1,17% sur un an, après trois années de hausse. Pour autant, elle dépasse de 4,5% les objectifs. En outre, la part des énergies renouvelables devrait atteindre 23% en 2020, dans le cadre d’une directive européenne. Avec 16,5% en 2018, « il va être difficile de rattraper le retard », a jugé Anne Bringault.
L’observatoire climat-énergie des ONG estime donc que la trajectoire globale doit être revue d’urgence si la France souhaite remplir les objectifs ambitieux de l’Accord de Paris. Au-delà, c’est toute la communauté internationale qui devra sans cesse rehausser ses engagements pour réduire de manière significative la hausse des températures dans le monde.