Canada : conception d’un bioplastique à base de coquilles d’œufs

Au Canada, des chercheurs ont développé un nouveau bioplastique à partir de polymères, de paille de blé torréfié et de coquilles d’œufs. Le produit aurait la capacité d’absorber le phosphate, de se décomposer naturellement et même de servir comme engrais. Les scientifiques pensent qu’il pourrait réduire considérablement l’impact environnemental des emballages plastiques.

Le plastique constitue un fléau pour notre planète. Il est présent dans de nombreux produits et partout dans le monde. On le trouve en masse dans les sols et les eaux, détruisant ainsi des écosystèmes entiers. Cette matière est directement responsable de 3, 4% des émissions mondiales de CO2, d’après les chiffres des Nations unies.

Un bioplastique composé de divers éléments

Pour réduire l’impact environnemental du plastique, les chercheurs se penchent depuis quelques années sur le développement du bioplastique. Ils utilisent divers éléments pour fabriquer cette alternative écologique. Au Canada, une équipe de chercheurs de l’Université du Saskatchewan (USask) a récemment conçu un bioplastique à partir de différents produits, dont les polymères, la paille de blé torréfié et les coquilles d’œuf.

Des polymères, pailles de blé torréfié, coquilles d’œufs…

Ces universitaires canadiens ont publié les résultats de leur recherche le 4 avril 2024 dans la revue RSC Sustainability. Dans cet article, on peut lire que leur invention a été obtenue à partir de matériaux naturels et biodégradables. Principalement des polysaccharides marins, des polymères de sucres produits naturellement par les algues, des pailles de blé torréfié, du chitosane, de la fibre extraite de la carapace des crustacés et des coquilles d’œufs.

Ce bioplastique évite la contamination des sols et des eaux

Prenant la forme de granulés, le bioplastique de l’Université du Saskatchewan se présente d’emblée comme une solution à la contamination des sols par le plastique classique. Pour rappel, le plastique traditionnel a tendance à se décomposer en micro et nanoparticules. Libérées dans la nature, ces microéléments toxiques finissent dans l’estomac des hommes et des animaux à cause de leur présence dans la nourriture, l’eau potable et les précipitations. Ils représentent donc un risque pour la santé.

Une solution écologique de fertilisation du sol

Contrairement au plastique classique, le bioplastique des chercheurs canadiens ne se décompose pas. Il se dégrade plutôt et disparaît complètement. D’ailleurs, il ne contient pas de matières toxiques pour l’organisme. Par ailleurs, en se dégradant, ce produit devient un nutriment pour la terre. Il participe ainsi à la fertilisation du sol, et donc à une réduction de l’utilisation des engrais chimiques.

Le bioplastique de l’USask absorbe le phosphate

En outre, le bioplastique de l’équipe canadienne absorbe le phosphate. Cette ressource non renouvelable entre dans la composition de nombreux engrais. Elle est essentielle à la vie et à la croissance des plantes. Mais, le phosphate a aussi des effets néfastes sur l’environnement. Or le nouveau granulé a la capacité de capturer ce produit présent dans l’eau et donc de protéger l’écosystème alentour. Par ailleurs, il aide à réduire la nécessité de l’extraction minière, une activité à l’origine de la pollution des rivières et autres cours d’eau.

Les technologies existent, c’est la volonté politique qui manque

Le Dr Lee Wilson, professeur de chimie de l’Université de la Saskatchewan, a déclaré que cette innovation pourrait permettre de réduire drastiquement l’utilisation des matières synthétiques et des plastiques. Ce qui ferait un grand bien à la planète et à ses habitants. Selon le chercheur, on pourrait aussi contraindre les industriels à fabriquer un article composé à 90% de ce bioplastique et à 10% de synthétique. Un bon compromis. Malheureusement, regrette-t-il, la volonté politique manque aujourd’hui.

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