Dans les Bouches-du-Rhône, l’association Zéro déchet Pays d’Arles a lancé cet été le défi « zéro bouteille plastique ». Pour éliminer ces contenants de la commune, les organisateurs s’appuient sur le soutien de nombreux acteurs locaux, notamment des commerçants. Mais ce n’est pas toujours facile de les convaincre de franchir le cap.
Un challenge destiné à s’étendre
A Arles, dans les Bouches-du-Rhône, l’association Zéro déchet Pays d’Arles et l’écodesigner Stéphanie Dick, veulent faire disparaître les bouteilles en plastique de leur ville avec le défi « zéro bouteille plastique ». A ce jour, plus de 500 gobelets ont été distribués et quinze fontaines installées au grand bonheur des habitants. « Notre but, c’est de faire un essai, explique Stéphanie Dick. On veut voir ce qui marche ou non quand on veut promouvoir l’usage de la gourde et de l’eau du robinet. ».
Stéphanie Dick assure que « La taille est satisfaisante. Le but n’est pas de faire le plus gros possible, mais de tester les résistances des gens, voir comment on peut leur parler, de quoi ont besoin les commerçants et les usagers pour changer leurs comportements ! ». Pour Danielle Brossier, présidente de l’association Zéro déchet Pays d’Arles, évidemment « Ça peut faire peur, on se dit qu’il y a tellement de choses à faire pour préserver l’environnement » et son cadre de vie. « Mais il faut juste passer le pas, et ça rend joyeux de voir qu’on y arrive en changeant quelques habitudes : quand j’ai commencé, je vidais ma poubelle toutes les semaines… Maintenant, je la sors tous les trois mois, trois mois et demi ! », se réjouit la militante écologiste. Elle est persuadée qu’« Il n’y a pas de raison que ce défi soit limité à Arles, tout le monde peut faire la même chose, et c’est plutôt facile ! ».
« Il y a absolument besoin des pouvoirs publics pour que cela prenne de l’ampleur »
Anne Thoumieux, auteure de « J’arrête le plastique » (Editions Leduc) souligne, quant à elle, la portée de l’action collective, qui seule peut avoir un impact significatif. « Je crois beaucoup en ce genre d’initiatives. Plein de gens ne le feraient pas individuellement, mais agir à l’échelle d’une ville, d’une rue, développe un sentiment d’appartenance. Ça donne du courage et de l’espoir, le fait d’être dans l’action réduit l’éco-anxiété ! ». Toutefois, « Il y a absolument besoin des pouvoirs publics pour que cela prenne de l’ampleur, pour coordonner quelque chose qui aurait plus d’envergure, s’enthousiasme-t-elle. Mais j’en suis convaincue : c’est faisable partout ! ».
Les commerçants peuvent vendre l’eau de leur fontaine
Convaincre les principaux responsables de cette pollution au plastique n’est pas aussi simple car les habitudes ont la peau dure. « Il y a quand même cette idée globale que quand on a réussi, il faut continuer le business as usual, comme on dit dans les affaires », déplore Stéphanie Dick. Pour aider à faire passer la pilule auprès de commerçants réticents, le « challenge zéro bouteille plastique » leur permet de vendre l’eau des fontaines installées chez eux aux touristes et à la clientèle locale. Ainsi tout le monde y trouve son compte : environnement et restaurateurs.