En prévision du déconfinement, le 11 mai prochain, la mairie de Lille a lancé la fabrication de milliers de masques gratuits pour équiper ses habitants. La production, par des dizaines de bénévoles, a lieu dans un atelier éphémère installé au rez-de-chaussée de la mairie.
Depuis lundi, la salle du conseil municipal de Lille s’est transformée en atelier éphémère, fabriquant des milliers de masques « à destination des habitants », en prévision du déconfinement annoncé le 11 mai prochain. Des dizaines de bénévoles, 70 plus exactement, s’affairent ainsi à fabriquer des masques de protection contre l’épidémie de coronavirus.
10.000 masques à produire d’ici le 10 mai
Sur les tables de l’atelier, espacées de deux mètres, la mairie a disposé des « kits prêts à assembler ». Ces derniers se composent de carrés de tissu filtrant blanc ou rouge à motifs, des élastiques, du fil, un gabarit et une notice permettant à chacun de confectionner cinq masques « Garridou », un modèle développé et utilisé par le CHU de Lille. La mairie achète les tissus à l’entreprise Lemahieu et reçoit gracieusement des élastiques et fils envoyés par Leroy Merlin ou la SAS Brunel. En outre l’entreprise Doublet s’occupe de la découpe.
Floriane Gabriels, directrice générale adjointe (DGA) à la mairie, précise qu’« Il n’y a pas de rendement imposé » aux couturières et que « chacune travaille à son rythme ». Toutefois, l’objectif de la municipalité est de confectionner au moins 1.500 masques par semaine et 10.000 d’ici le 10 mai. Ce qui ne suffira pas car la ville veut offrir à chacun de ses 238.000 habitants, un masque en tissu réutilisable avant le confinement. Un défi loin de taille donc. Cependant, la ville pourra toujours compter sur les commandes des couturiers bénévoles, des associations ou entreprises locales pour équiper tous ses habitants.
Bientôt une deuxième version du masque plus respirante
Le Garridou, accrédité en protection de niveau 1 par la Direction générale de l’armement (DGA), doit être fabriqué en respectant des normes très strictes. C’est pourquoi, des agents municipaux, spécialement formés à cette tâche, sillonnent les allées de l’atelier éphémère pour superviser la fabrication et venir en aide aux couturières.
Testé par la direction générale de l’armement, les masques « Garridou » sont extrêmement filtrant et lavable 20 fois, mais ont un petit défaut. « Ces masques sont très efficaces mais, il faut le dire, sont assez peu agréables à porter cas ils ne sont pas respirants », reconnait Martine Aubry, maire PS de Lille. Elle annonce donc qu’« Il y a une deuxième version plus respirante qui doit sortir bientôt ».