La France déclare la guerre aux polluants éternels

Nombre de produits contenant ces substances chimiques synthétiques sont désormais interdits sur le territoire national français.

À compter du 1er janvier 2026, la fabrication, l’importation et la vente de produits impliquant des PFAS, ces substances chimiques per- et polyfluoroalkylées communément appelées « polluants éternels », seront interdites en France, selon une nouvelle loi adoptée ce jeudi 20 février à l’Assemblée nationale.

Une adhésion massive marquée des députés marquée par 231 voix pour et 51 contre. L’aboutissement d’un processus législatif initié par les écologistes, dans un contexte d’exacerbation des débats autour de ces substances chimiques si appréciées des industriels.

Leurs propriétés techniques exceptionnelles – dont l’imperméabilité, la résistance aux graisses et à la chaleur, la stabilité chimique entre autres –  les rendent en effet quasi irremplaçables dans de nombreux secteurs (les textiles, les cosmétiques et les emballages alimentaires).

Mais de ces atouts provient également leur dangerosité. Conçues pour ne jamais se dégrader, elles persistent dans l’environnement bien après avoir rempli leur fonction industrielle. De quoi en faire une menace environnementale et sanitaire majeure, dont l’ampleur reste pour l’heure encore sous-estimée.

Une réponse ambitieuse

Ces composés sont ainsi connus pour s’accumuler progressivement dans l’air, les sols, l’eau, notre alimentation et finalement dans l’organisme, pour enfin contaminer la santé humaine, notamment au niveau du métabolisme, des reins et du foie.

La nouvelle législation proscrit les cosmétiques, les cires pour skis et les textiles pour vêtements de la vie courante – à étendre à tous les textiles à partir de janvier 2030 – contenant les PFAS. Elle instaure également une taxe sur les émissions de PFAS par les industries, afin de financer la dépollution des eaux contaminées.

Une problématique récemment mise en lumière par une enquête du journal Le Monde. Si les ustensiles de cuisine ont été retirés du périmètre d’interdiction, la loi n’en demeure pas moins une avancée significative.

Nicolas Thierry, député écologiste et rapporteur du texte, a notamment souligné selon des propos rapportés par Le Parisien, qu’il s’agissait d’une « première réponse » faisant de la France « l’un des pays les mieux armés pour protéger sa population des risques liés à ces polluants éternels ».

Un nouveau leadership français ?

De quoi faire des émules ailleurs en Europe ? Il y aurait en tout à faire sur ce sujet, d’autant que le cadre juridique au sein de l’Union apparaît bien insuffisant au regard des enjeux.

Cette position potentielle de leader n’est toutefois pas sans susciter des inquiétudes. Outre l’opposition de certains industriels, le député Emeric Salmon s’est alarmé, au nom du Rassemblement National, des potentielles « conséquences dramatiques sur l’emploi et notre souveraineté ».

Il craint notamment que le marché national ne soit « inondé » de « produits étrangers contenant des PFAS », malgré les assurances du gouvernement via la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

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