La conscience climatique de la BCE

L’institution monétaire par excellence de l’UE veut se montrer plus regardante sur la question du changement climatique dans la finance. Véritable prise de conscience ou simple effet d’annonce ?

Fini de jouer. Les banques européennes longtemps peu soucieuses du changement climatique et de ses conséquences pourtant plus prégnantes au fil des années sur la biodiversité auront désormais affaire à un gendarme à ce propos. En l’occurrence, la Banque centrale européenne (BCE). Sa présidente, Christine Lagarde semble nourrir une certaine fibre écologique depuis son arrivée à la tête de l’institution monétaire phare d’Europe, il y a bientôt deux ans.

Rien qu’au cours de cette année, elle a annoncé deux décisions majeures à cet effet. À commencer par la création en janvier, d’un centre du changement climatique. À travers cette nouvelle entité au nom très évocateur et composée d’une dizaine de membres, la BCE entend déployer ses actions pro-climat autour de cinq points clés dont : la stabilité financière et le monitoring des marchés financiers, entre autres.

Agir pour se prémunir

Par ailleurs, l’annonce le 8 juillet de sa revue stratégique a été l’occasion pour la banque de Francfort de réaffirmer son ambition climatique à ses partenaires. La BCE se donne en effet pour défi d’influer sur chaque action/décision financière en faveur du climat au sein de l’UE. Elle pourrait par exemple décider de financer telle institution bancaire de l’Union au détriment de telle autre au regard de son investissement en faveur de la cause climatique. Un point d’honneur devrait également être mis sur la capacité des banques à contrer les manifestations du réchauffement climatique qui n’épargne plus aucun secteur.

Ce faisant, Christine Lagarde souhaite éviter pour son institution, des répercussions de la mauvaise santé du climat sur le secteur monétaire dans l’UE. En tant que garant de la stabilité des prix, la BCE se doit de veiller à ce que rien n’entrave ses actions dans ce sens. Or l’intensité du dérèglement climatique rend les prix plus volatils sur les marchés. Une perspective exécrée par la Banque centrale.

Limite d’action

D’où le nouveau costume de garant de la conscience écologique de la finance que Christine Lagarde a décidé d’arborer. Ces habits pourraient cependant être trop grands pour sa frêle silhouette. Et pour cause, au sein de l’UE, la définition des politiques climat revient d’abord à chaque État à travers son parlement. Ce qui restreint considérablement le champ d’action de la BCE, malgré toute sa bonne volonté.

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