L’organisation militante de l’environnement a occupé ce vendredi 23 mai le siège de BNP Paribas pour protester contre les liens de la banque avec TotalEnergies, le jour même de l’assemblée générale annuelle des actionnaires du groupe pétrolier.
Ce fut certes bref – une dizaine de minutes seulement selon le site d’information Vert –, mais assez significatif pour attirer l’attention des médias. Fidèle à sa réputation combinant désobéissance civile et occupation d’espaces publics, Extinction Rebellion (XR) a choisi ce vendredi de perturber symboliquement l’assemblée générale (AG) annuelle de TotalEnergies.
Prévue au sein des locaux de BNP Paribas dans le quartier de La Défense à Courbevoie, la rencontre qui devrait voir les actionnaires se frotter les mains après les 15,2 milliards d’euros de bénéfices réalisé par le géant pétrogazier français, n’aura cependant pas commencé sous de bons auspices pour les concernés
Aux cris de « Du pétrole ! Du pétrole ! Et pour le climat et la biodiversité, on aura le temps plus tard ! », arborant pour certains des masques et jetant de faux billets de banque en l’air, les militants de l’organisation fondée au Royaume-Uni se sont faits les porte-voix d’un climat menacé par la dépendance mondiale aux énergies fossiles, dont TotalEnergies est l’une des principales incarnations.
BNP Paribas jugée complice
Dans cette situation, BNP Paribas apparaît comme un complice en raison de ses liens financiers avec la firme dirigée par Patrick Pouyanné.
En effet, d’après la dernière édition du rapport international spécialisé Banking on climate chaos, citée par Vert, la banque a contribué à hauteur de deux milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) entre 2021 et 2023 aux financements de TotalEnergies.
Il s’agit de loin de la plus importante contribution au financement du groupe pétrogazier durant cette période. Un comble pour la douzaine de militants de XR mobilisés pour l’occasion.
« On veut dénoncer les principales banques, dont BNP Paribas, qui continuent à financer les énergies fossiles alors que le GIEC et l’Agence internationale de l’énergie ont dit qu’il fallait cesser immédiatement tout nouveau projet », explique l’un d’entre eux dans les colonnes de Vert.
Une stratégie de gouvernance contestée
« TotalEnergies, entreprise désastreuse, tant du point de vue humain qu’environnemental, est vraiment emblématique du cynisme absolu de ces grandes compagnies pétrolières face à la destruction du monde », ajoute-t-il.
Le refus de l’entreprise de soumettre au vote les questions habituelles « Say on Climate » sur sa stratégie climatique lors de cette assemblée n’a rien fait pour apaiser la colère des manifestants. Même si le conseil d’administration a décidé d’inclure dans l’ordre du jour un point de débat concernant le rapport « Sustainability & Climate – 2025 Progress Report ».
La séance de protestation, stoppée par les forces de l’ordre, a été marquée par l’arrestation de sept personnes, dont au moins trois placées en garde à vue, d’après Vert.