Greta Thunberg temporairement bannie de Venise

L’activiste climatique suédoise s’est vue interdire l’accès à la cité italienne après, en compagnie d’autres militants, coloré les eaux du Grand Canal en vert, pour dénoncer l’inaction générale face au dérèglement climatique.

Une interdiction de séjour de 48 heures et une amende de 150 euros : telle est la sanction infligée le 22 novembre par les autorités vénitiennes à Greta Thunberg.

Véritable poil-à-gratter pour les décideurs et autres figures qu’elle accuse de freiner la lutte climatique, la militante de 22 ans a, une nouvelle fois, défrayé la chronique dans la cité lagunaire.

Avec des membres du mouvement écologiste britannique Extinction Rebellion (XR), elle a teint en vert vif les eaux du Grand Canal en y déversant un colorant traceur non toxique, couramment utilisé dans les études environnementales.

Les activistes ont également déployé une banderole « Stop Ecocide » depuis le célèbre pont du Rialto. Cette mise en scène, amplifiée par la présence de manifestants vêtus de voiles rouges se frayant un chemin dans la foule de touristes, visait, selon ses instigateurs mobilisés parallèlement ailleurs en Italie, à dénoncer l’échec de la COP30 au Brésil.

Un sommet climatique à minima

Le grand rendez-vous international ouvert dans la ville amazonienne de Belém s’est clos le 23 novembre sur un profond sentiment de désillusion chez les militants et autres acteurs de la défense de l’environnement.

Certes, un renforcement des financements destinés à aider les pays vulnérables à s’adapter aux catastrophes climatiques a été acté, mais le texte final demeure désespérément flou sur les points cruciaux. Aucun engagement explicite de sortie des énergies fossiles n’a été adopté et aucun durcissement des plans de réduction d’émissions, jugés très insuffisants par de nombreux États, n’a été entériné.

« Si vous regardez les choses d’un point de vue scientifique, la conclusion ne peut être autre qu’un échec« , estime Yan Rostrom, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique et professeur en sciences du système terrestre à l’Université de Potsdam, au micro de France 24, alors que, dix ans après la signature de l’Accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur ascension.

« Une blessure » pour la ville

L’initiative de Greta Thunberg et de ses alliés n’a toutefois guère été appréciée par les responsables locaux. Luca Zaia, gouverneur de la région de Vénétie, a vertement fustigé l’opération, la qualifiant d’acte de « vandalisme » qui, selon lui, ne contribue en rien à la protection de l’environnement.

Sur Instagram, l’élu a déploré une action qui « blesse » Venise, soulignant l’ironie d’une manifestation écologique qui nécessite des travaux de restauration et génère, paradoxalement, sa propre pollution pour être nettoyée.

Après s’être impliquée dans le conflit israélo-palestinien ces derniers mois, notamment en tentant à plusieurs reprises de se rendre à Gaza, Thunberg semble être revenue à son combat originel pour le climat.

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