Sergey Brin, cofondateur de Google, a vivement critiqué l’organisation onusienne qualifiée d’« antisémite » en réaction à un rapport accusant le géant technologique de participer au « génocide » à Gaza.
« Avec tout le respect que je vous dois, utiliser le terme génocide en relation avec Gaza est profondément offensant pour de nombreuses personnes juives qui ont subi de véritables génocides. Je serais également prudent en citant des organisations ouvertement antisémites comme l’ONU concernant ces questions ».
Sergey Brin n’a définitivement aucune sympathie pour les Nations Unies, et il a décidé de le faire savoir en marge d’une discussion sur le forum interne de Google DeepMind, la branche d’intelligence artificielle de Google, concernant les conclusions d’un récent rapport onusien qui lève le voile sur l’économie de la guerre menée par Israël sur le territoire palestinien.
Publié le 30 juin 2025 par la rapporteuse spéciale sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, le document accuse 48 entreprises, dont Google et sa maison-mère Alphabet, de contribuer aux actions militaires de l’État hébreu sur le terrain en lui fournissant diverses technologies.
Un contrat controversé baptisé « Nimbus »
Albanese met notamment en avant le fameux « Project Nimbus », un accord de cloud computing de 1,2 milliard de dollars signé en 2021 par le ministère de la Défense avec Google et Amazon pour renforcer les capacités de traitement des données, de prise de décision, de surveillance et d’analyse du pays.
Ce contrat a pris une dimension particulière après les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, avec le licenciement en avril 2024, de 28 employés de Google ayant protesté contre à New York et en Californie sous le slogan « No Tech for Apartheid ».
Une décision que le PDG Sundar Pichai a justifiée dit dans un mémo interne consulté par The Washington Post par le fait que les employés ne devraient pas utiliser leur lieu de travail pour « se battre sur des questions perturbatrices ou débattre de politique ».
Un rapport problématique avec Israël
Les attaques du 7 octobre 2023 servent de prétexte au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour son offensive en cours sur Gaza, laquelle a depuis fait plus de 50 000 morts côté palestinien, selon le ministère de la Santé du territoire occupé.
Alors que l’ONU réfute tout biais dans le travail de sa rapporteuse spéciale Francesca Albanese, la controverse actuelle révèle les tensions internes chez Google autour de l’éthique technologique.
D’après le Post, l’entreprise a en effet supprimé en février dernier l’engagement de ne pas utiliser l’intelligence artificielle pour les armes ou la surveillance de ses directives éthiques, un changement significatif par rapport aux principes adoptés en 2018 après des protestations d’employés contre les contrats militaires.