Le géant de l’énergie anglo-néerlandais fait l’objet d’une plainte de la part de l’organisation ClientEarth et par ailleurs investisseur au sein de l’entreprise, devant la justice londonienne.
Dans la guerre déclarée aux géants de l’énergie par les défenseurs de l’environnement, les fonds activistes se révèlent de plus en plus décisifs à travers leurs actions. C’est le sens de la dernière initiative de ClientEarth.
L’organisation caritative active dans le domaine du droit de l’environnement dont le siège social est basé à Londres, a déposé le 7 février dernier une plainte contre Shell auprès de la Haute Cour d’Angleterre et du Pays de Galles au motif que la société a failli dans le cadre de sa responsabilité climatique.
L’ONG également actionnaire au sein du groupe pétrolier cible notamment un certain nombre d’administrateurs coupables selon elle, de l’incapacité de Shell à se montrer à la hauteur du défi du climat.
Soutien non négligeable
ClientEarth espère donc, à travers son offensive judiciaire, forcer la main aux responsables de l’entreprise afin qu’elle se montre davantage ambitieuse par apport à la transition énergétique, un des facteurs de l’abandon tant réclamé des combustibles fossiles.
Alors que Shell vient de réaliser pour le compte de 2022, à l’instar de l’ensemble des majors pétrolières, des bénéfices record de 40 milliards de dollars. Un résultat financier fortement impulsé par le contexte de crise énergétique due notamment à la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine.
C’est dire à quel point la manœuvre s’avère herculéenne pour le plaignant. Il peut cependant compter sur le soutien affirmé de plusieurs autres investisseurs européens de la firme, dont les fonds de pension britanniques London CIV et Nest, le fonds de pension suédois AP3, le gestionnaire d’actifs français Sanso IS ou encore Degroof Petercam Asset Management en Belgique.
Enjeu global
Collectivement, ce groupe aux 450 milliards de livres (543 milliards de dollars) d’actifs sous gestion, détient environ 12 millions des 7 milliards d’actions de Shell, selon des chiffres cités par l’agence Reuters.
A priori pas de quoi faire pencher la balance, d’autant que Shell dont les investissements dans les énergies vertes sont en hausse, met en avant le soutien de la grande majorité des actionnaires vis-à-vis de sa stratégie climatique.
Il n’en reste pas moins que le déclenchement d’une poursuite serait fort de conséquences à la fois pour la société et pour l’ensemble des groupes pétrogaziers comprenant en leur sein des actionnaires activistes tels que ClientEarth.