Botswana : le diamantaire De Beers, un partenaire au développement

Le pays d’Afrique australe désireuse de devenir une plaque tournante mondiale de l’industrie du diamant devrait prochainement renouveler son partenariat avec le célèbre conglomérat sud-africain des pierres précieuses. Mais en attendant, retour sur les termes d’un mariage prospère.

L’année écoulée aura été abondante pour Debswana. La coentreprise née du partenariat entre l’État botswanais et le géant sud-africain De Beers a bouclé un exercice 2021 marqué par une hausse de 64% des ventes de diamants bruts. Soit l’équivalent de 3,466 milliards de dollars de recettes, selon les données communiquées par la banque du Botswana lundi.

C’est un bond significatif par rapport à 2020 qui avait vu les ventes chuter de 30% en partie à cause de la pandémie du Covid et de ses corollaires. De tels chiffres témoignent de l’opportunité du long partenariat entre les deux actionnaires de Debswana.

Bénéfice mutuel

Depuis 2011, la collaboration vieille de plus 60 ans entre De Beers exploitant à une grande majorité des diamants du Botswana, et le pays enclavé, est passé à une nouvelle étape. Celle-ci a vu le développement de Diamond Trading Company Botswana (DTCB), l’autre entité secondaire de Debswana appartenant à 50% à l’État et chargée notamment de la mise en valeur et de la vente sur place à Gaborone des diamants issus des terres botswanaises. Il s’en est suivi la création d’un centre de tri au sein duquel s’activent quotidiennement plus de 200 spécialistes afin d’offrir au marché les meilleurs diamants possibles.

Pour le gouvernement du président Mokgweetsi Masisi, il s’agissait d’un positionnement stratégique. Le pays tire en effet 30% de ses revenus et 70 % de ses recettes en devises des diamants de la pierre précieuse, à en croire des chiffres de Reuters. Soit un cinquième de son PIB, toujours selon la même source.

L’heure de vérité

Depuis, toutes les opérations de vente se déroulent au Botswana dans un centre dédié, avec la contribution d’un groupe de 92 sightholders tous issus du pays. De quoi créer une économie locale, sachant que cette opération était auparavant réservée à des acteurs britanniques à Londres, précédemment hôte du centre de tri de De Beers.

Mais l’heure de vérité approche avec l’expiration en fin d’année dernière du contrat décennal ayant prévalu à la naissance de Debswana. Aucune information n’a officiellement filtré des négociations, mais des sources indiquent à Reuters que le Botswana souhaiterait pouvoir vendre directement davantage que les 15% de diamants convenus en 2011. En attendant un éventuel renouvellement, l’accord a été prolongé le 17 décembre 2021 pour une période transitoire de six mois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *