Le pays a annoncé la mise sur pied d’ici 2023 d’une centrale biomasse alimentée grâce aux déchets du cacao. De quoi entrer de plain-pied dans le processus de transition écologique et ainsi changer la vie de millions de personnes.
Générer de l’énergie grâce aux déchets. L’initiative est classique et n’a en soi rien d’inédit. Mais pour la Côte d’Ivoire, cela change tout. Surtout lorsqu’il s’agit des résidus du cacao, une matière première dont le pays est le plus grand producteur au monde.
Les autorités ont en effet annoncé la création à l’horizon 2023 d’une centrale électrique qui devrait fonctionner grâce aux coques issues de l’exploitation du cacao dans le pays. L’initiative appelée à s’étendre progressivement sur tout le territoire national va débuter par la ville de Divo réputée pour sa grande production de fèves.
L’usine devrait être dotée d’une capacité de 46 à 70 MW d’électricité pour les besoins d’une population de près de deux millions de personnes, selon les autorités. Le coût de ce projet d’envergure est estimé à 131 milliards de francs CFA mobilisables grâce au soutien de l’Agence américaine pour le commerce et le développement.
Matière première disponible
Cette centrale biomasse apparaît comme une suite logique du processus de diversification du cacao auquel beaucoup appellent de leurs vœux les acteurs de la filière. Une filière qui compte au moins 600 000 producteurs à traves le pays. D’où une production de cacao en abondance, mais hélas sans lendemain pour ses résidus qui par ailleurs, en rajoutent à la pollution environnementale quotidienne.
Désormais, ces déchets seront valorisés et cela permettra à la Côte d’Ivoire de franchir une nouvelle étape dans sa transition vers les énergies renouvelables. D’autant que la centrale de Divo devrait permettre au pays de réduire d’environ 4,5 millions de tonnes ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau actuel.
Ce projet intervient par ailleurs dans un contexte de grave pénurie de l’énergie électrique dans le pays. Les épisodes de coupure d’électricité se sont multipliés à un rythme rarement vu à Abidjan et les autres villes du pays ces dernières semaines en raison de l’incapacité des barrages hydroélectriques du pays à répondre à la demande. Dans ce cas, la contribution somme toute modeste de la future centrale biomasse est la bienvenue. Sans parler des débouchés qu’offrent aux acteurs, la transformation des coques et autres déchets du cacao.