Le pays d’Afrique australe va bénéficier d’un appui substantiel de la Banque mondiale dans le cadre de sa lutte contre l’une des pires sécheresses de son histoire.
Ce n’est pas encore la pluie tant attendue par les Zambiens, mais la nouvelle n’en est pas moins rafraîchissante. Le pays va bénéficier d’un financement de 208 millions de dollars de la part de la Banque mondiale afin de parer plus efficacement à la sécheresse.
Cette enveloppe devrait servir notamment à fournir une aide financière d’urgence à 1,6 million de ménages au moins situés dans 84 districts différents, selon le communiqué du ministère des Finances. Le même texte prévoit le renforcement des programmes de protection sociale.
Ce financement de la Banque mondiale intervient quelques semaines seulement après l’augmentation par le FMI d’une aide (de 1,3 milliard de dollars à 1,7 milliard de dollars) promise au pays, toujours dans le cadre de la riposte contre la sécheresse.
Un désastre total
Très peu de précipitations sont en effet venues arroser les terres déjà à l’origine arides de la Zambie, ces derniers mois. Une situation si préoccupante qu’elle a contraint les autorités à déclarer l’état d’urgence et de catastrophe au même titre que les voisins malawites et zimbabwéens.
Les conséquences sont dramatiques pour les petits exploitants agricoles, qui cultivent habituellement maïs, manioc et autres légumineuses, destinés à nourrir la famille. Plus de la moitié de la population se retrouve ainsi en situation d’insécurité alimentaire, selon l’alerte des autorités.
» En ces temps de crise et de sécheresse, les femmes ont tendance à privilégier la recherche de nourriture plutôt que leur santé. Elles ne pensent pas aux visites médicales », a indiqué, dans des propos cités par le site Africanews, le Fonds des Nations unies pour la population (l’UNFPA) actif sur le terrain afin d’assister les populations.
Zone à fort risque
Ce déficit pluviométrique d’ampleur jamais vu en Zambie depuis au moins quatre décennies, est une des conséquences du réchauffement climatique.
Le pays présenté en 2018 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) comme une zone à risque de sécheresse en Afrique australe, connait des montées de températures deux fois plus rapides que la moyenne.
La vulnérabilité du pays déjà lourdement endetté s’en trouve donc exacerbé. L’intervention internationale apparaît donc comme une bouffée d’air frais alors que la population se sent laissée à elle-même. Reste à savoir si cela suffira à apaiser les souffrances.