Greta Thunberg était ce mardi à l’Assemblée nationale, à l’invitation du collectif transpartisan pour le climat « Accélérons ». Elle a profité de cette tribune pour répondre aux attaques sur sa légitimité à incarner le combat contre le réchauffement climatique.
Des élus LR et RN n’ont pas voulu écouter Greta
Au perchoir de l’Assemblée nationale, la jeune activiste suédoise a répondu à ses détracteurs avec ironie. Elle a d’abord constaté que « Certains ont choisi de ne pas venir ici aujourd’hui, certains ont choisi de ne pas nous écouter ». Greta Thunberg faisait ainsi allusion aux députés LR et RN qui ont exprimé ces derniers jours leur opposition à la venue de la jeune fille à l’Assemblée. Ils ne voulaient surtout pas écouter une « prophétesse en culottes courtes » et un « gourou apocalyptique ». Le député Sébastien Chenu (Rassemblement national) a qualifié l’activiste suédoise de « gamine de 16 ans devant laquelle il faut plier le genou ». La députée Les Républicains Valérie Boyer a écrit pour sa part sur Twitter qu’« On peut se demander si c’est aux enfants de faire de la politique mais il y a une certitude, Greta Thunberg, pour changer le monde, il faut aller à l’école ! ». Ces députés ont donc choisi de s’absenter ce mardi. Mais des élus de tout bord étaient présents pour écouter Greta Thunberg.
« peut-être que vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont »
Aux absents, la jeune militante a dit ceci : « C’est très bien. Vous n’êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout. Mais vous devez écouter la science. C’est tout ce que nous demandons : unissez-vous derrière la science ». Après l’ironie, Greta Thunberg adopte le ton du sermon : « C’est presque comme si vous ne saviez pas que (ces chiffres) existent, comme si vous n’aviez pas lu le dernier rapport du Giec dont dépend l’avenir de notre civilisation », a-t-elle lancé. Puis d’enfoncer le clou : « Ou peut-être simplement que vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Même cette charge, vous nous la laissez à nous, les enfants ». La philosophe Anne Sophie Chazaud entrera surement en transe après avoir eu connaissance d’une telle déclaration.
Greta Thunberg a en outre fustigé le boycott de sa personne. « Nous sommes devenus les méchants qui devons dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n’ose. Et (pour cela), nous recevons un déferlement de haine et de menaces. Des députés et journalistes se moquent de nous et mentent à notre sujet », a regretté l’activiste suédoise.