Le pays-continent se rêve en champion du renouvelable tout en gardant sa mainmise sur les ressources polluantes, grandement contributrices de ses revenus d’exportation.
L’Australie se dote d’un budget pour la période 2024-2025. Le gouvernement a annoncé, mardi 14 mai 2024, vouloir consacrer 13,9 milliards d’euros du nouveau projet de loi des finances au secteur des énergies du futur.
L’initiative dévoilée par le ministre des Finances, Jim Chalmers, vise à propulser le pays au rang d’acteur important s’agissant de ces énergies dites bas carbone. Cela passe notamment par le développement d’un certain nombre de minerais, dont l’hydrogène vert ou encore solaire.
Investir dans le solaire en l’occurrence pourrait s’avérer être décisif dans la nouvelle approche de l’Australie, au regard de l’ensoleillement important de ce vaste territoire. « Nous savons que la transformation énergétique mondiale représente une occasion en or pour l’Australie », a rapporté le journal La tribune, citant Jim Chalmers en marge de son allocution sur le budget, au Parlement.
Nécessité écologique et économique
« Si nous restons en retrait, les opportunités d’une nouvelle génération d’emplois et de prospérité nous échapperont », a ajouté cette figure du Parti travailliste dirigé par le Premier ministre Anthony Albanese. À travers ce basculement vers les énergies vertes, l’État vise un double objectif à la fois écologique et économique.
Le pays qui a commencé par la réduction de sa dépendance au charbon – ressource ô combien capitale – doit en effet trouver des niches de reconversion pour les acteurs de cette industrie. Ce secteur représenterait, à en croire RFI, 50 000 personnes environ aux profils peu qualifiés.
Les métaux verts représentent ainsi un potentiel impressionnant de débouchés. C’est d’autant plus vrai que la demande est appelée à croître dans les prochaines années au regard des considérations écologiques.
Une ambivalence certaine
Ce dernier préoccupe également les autorités engagées à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. D’où les différentes politiques de verdissement énergétique déployées depuis quelque temps. En témoigne le doublement de la production de solaire et de l’éolien au cours de la dernière décennie.
L’ambition de l’État pour les énergies renouvelables s’accompagne cependant d’une certaine ambivalence. En cause, l’importance toujours grandissante accordée aux énergies fossiles, réputées pourtant très polluantes.
Avec 75% de charbon et 90% de gaz naturel liquéfié (GNL) en produit d’exportation, l’Australie tient une manne financière que les autorités ne souhaitent guère abandonner. Qu’importe la nouvelle orientation verte du pays.