La destruction de la plus vaste forêt tropicale est retombée à son plus bas niveau depuis cinq ans. Cela reflète le changement de cap de l’État brésilien concernant ce haut lieu de la biodiversité mondiale.
La déforestation en Amazonie a connu une baisse significative ces derniers mois, à en croire une agence gouvernementale du Brésil chargée de la surveillance de ce poumon de la planète.
Les données publiées par le système de surveillance de la déforestation PRODES de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), relèvent une chute de 22,3 % entre août 2022 et juillet 2023.
Cela représente dans le détail quelque 9 001 kilomètres carrés de forêt détruite sur la période, contre 11 568 kilomètres carrés un an plus tôt. Il faut remonter à 2018 pour voir un niveau de déforestation aussi peu élevé s’agissant de l’Amazonie.
Une nouvelle donne
C’est aussi la période précédant l’entrée en fonction présidentielle de Jair Bolsonaro, l’ancien chef de l’État brésilien décrit comme un climatosceptique et dont la quadriennalité a fortement nui aux avancées du pays sur le plan environnemental.
L’Amazonie en l’occurrence a payé un lourd tribut à travers une déforestation massive due à des spéculateurs, des éleveurs, des mineurs et acteurs du foncier intervenant dans la forêt. La situation est si critique que la déforestation avait alors atteint son plus haut niveau depuis 15 ans.
« C’est un résultat impressionnant. Cela scelle le retour du Brésil à l’agenda climatique », a réagi Marcio Astrini, chef du groupe de défense de l’Observatoire du climat, dans des propos rapportés par l’agence de presse Reuters, à propos de la nouvelle donne.
Objectif zéro déforestation
Les différents efforts déployés par le gouvernement brésilien dans le but de préserver l’Amazonie depuis le retour de Luiz Inácio Lula da Silva au pouvoir en début d’année, ont en effet été remarquables d’efficacité. Tant à travers des mesures nationales que par le lobbying à l’étranger.
Le Fonds pour l’Amazonie, l’initiative internationale au profit de la forêt abandonnée sous Bolsonaro, a à cet effet connu un regain d’intérêt ces derniers mois. Avec des financements substantiels venant des États-Unis, de la Norvège et l’Allemagne, entre autres.
Mais il reste à faire pour réaliser l’objectif de zéro déforestation promis par Lula en début de mandat. En témoigne le taux de destruction actuelle encore deux fois supérieur à celui de 2012 par exemple. Le niveau de déforestation était alors historiquement bas.