Un Tombereau jaune.

China Rare Earth Group à l’épreuve de la hausse des prix

 

En créant China Rare Earth Group en décembre 2021, la Chine espérait notamment obtenir un contrôle sur les prix des terres rares et leur revalorisation. S’il y a eu effectivement augmentation, celle-ci est trop significative et pourrait menacer l’industrie à court terme. Pour éviter cette situation, Pékin a appelé début mars, les principaux producteurs nationaux à ramener les prix à un niveau raisonnable.

Une forte demande en terres rares

Les prix des terres rares, un groupe de 17 minéraux utilisés dans les industries de pointe (smartphone, écran plasma, éoliennes, véhicules électriques, équipements militaires, etc.) ont bondi ces derniers mois pour atteindre des niveaux record. Le kilogramme d’oxyde de néodyme, par exemple, vaut désormais environ 173 dollars, contre 108 dollars en mars 2021. Cette hausse est due à une forte demande et un approvisionnement qui s’est resserré parallèlement. En effet, la Chine a fixé un quota d’exportation et la pandémie a fortement perturbé les activités. En raison de ce contexte, la trajectoire ascendante des prix va se poursuivre tout au long de l’année, selon les analystes.

Renforcer sa domination sur le secteur et contrôler les prix

La Chine devrait profiter de cette augmentation des prix pour renforcer sa domination sur les minéraux critiques . Elle règne déjà sur le secteur avec 57% des approvisionnements mondiaux. En décembre 2021, elle a créé un géant des terres rares, China Rare Earth Group, par la fusion des principaux producteurs nationaux. Cette méga-entreprise va lui permettre de stabiliser la production nationale et peser davantage sur l’industrie.

Pékin pourrait ainsi imposer son diktat sur les terres rares et les utiliser comme une arme dans les discussions commerciales avec les Etats Unis et l’Europe. Ce que craignent ces derniers, qui dépendent respectivement à 80 et 90% des approvisionnements chinois. Washington et Bruxelles ont récemment pris des mesures pour se dégager de cette forte dépendance. Le Sénat américain, en particulier, a présenté jeudi dernier un projet de loi en ce sens avec ses partenaires du Quad (Australie, Royaume Uni, Inde et Japon).

Ramener les prix à un niveau « raisonnable »

Avec China Rare Earth Group, la Chine espérait aussi avoir un contrôle sur les prix. Jusqu’alors, le marché était totalement fragmenté et les prix éclatés. Chaque acteur fixait ses tarifs, généralement très bas. Une situation qui réduisait les recettes de l’Etat. Avec des prix plus élevés, la Chine perçoit plus d’impôts et donc plus d’argent pour ses caisses. De l’avis des experts, l’explosion des coûts ne serait pas viable à long terme. Si la bulle éclate, elle retarderait les projets non chinois ainsi que les efforts mondiaux pour diversifier la production.

Face aux risques d’un dérèglement de l’industrie, le gouvernement chinois a appelé, au début du mois de mars dernier, les entreprises de matériaux magnétiques à ramener les prix à un niveau « raisonnable ». China Rare Earth Group, China Northern Rare Earth Group et Shenghe Resources étaient les trois groupes convoqués. Ils ont été invités à réglementer leur exploitation et leur commerce afin d’empêcher toute spéculation boursière ou thésaurisation. Ils devront mettre en place un mécanisme de tarification complet et unique.

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