Les ambitions climatiques de la Suisse à l’épreuve de sa population

Le pays qui avait vu son projet de loi pro-climat rejeté par sa population en juin dernier vient de concocter un autre plan visant à honorer ses engagements à la COP21.  

Six mois après le rejet de sa proposition de loi CO2 par une population manifestement pas (encore ?) disposée à mettre la main à la poche pour la cause climatique, la Suisse vient peut-être de trouver la bonne formule pour préserver le climat et ainsi respecter l’accord de Paris signé en 2015. Notamment l’engagement de réduction de moitié du niveau d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2030 et l’atteinte de la neutralité carbone en 2050.

Fini l’interdiction des pesticides, les taxes sur les billets d’avion, la hausse du prix de l’essence et les autres mesures polémiques identifiées comme étant à l’origine de l’échec retentissant de juin dernier. Pour cette nouvelle mouture du projet de loi, le conseil fédéral suisse a décidé de miser sur des mesures incitatives appliquées à des domaines moins clivants. Avec la taxe CO2 existant comme boussole.

Transports, bâtiments en ligne de mire

Cette mesure qui prévoit notamment 120 francs suisses par tonne de dioxyde de carbone émise est en effet maintenue pour les ménages. L’idée à terme est de trouver les fonds nécessaires au remplacement du gaz naturel et autre mazout par des sources d’énergie propres. Pour ce faire, l’État parie sur une ardoise de 40 millions de francs à prélever sous forme de taxe chaque année dans le secteur du bâtiment.

La taxe sur le CO2 doit également permettre au gouvernement de promouvoir des transports plus respectueux de l’environnement. Il s’agit de financer de nouvelles stations de recharge de véhicules électriques, tout en facturant les concessionnaires qui importent encore des voitures fonctionnant à base d’énergie polluante.

L’obligation est par ailleurs faite aux acteurs du transport aérien d’user de carburant alternatif pour leurs besoins, ne serait-ce qu’à travers le mélange avec du kérosène. Pour favoriser cette initiative, le projet de loi prévoit 30 millions de francs suisses à investir dans les carburéacteurs renouvelables.

Course contre la montre

À travers ces différentes mesures soumises à consultation jusqu’en avril prochain et pour lesquelles une enveloppe de près de trois milliards de francs devra être déboursée, la Suisse espère atteindre une partie de ses objectifs climat. Le reste étant soumis à des accords de compensation signés avec des pays étrangers, dont le Ghana et le Sénégal entre autres.

Mais encore faudrait-il que le nouveau projet de loi soit adopté. Quoi qu’il en soit, le pays en retard pour le respect de l’Accord de Paris n’a plus de temps à perdre.

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