L’engagement (peu convaincant) de la Fifa pour le climat

La Fifa a décliné en marge de la COP26, ses ambitions en faveur du climat dans les prochaines décennies. Des engagements toutefois contredits par plusieurs actions climaticides encore en vogue au sein du football.

Dans le rang des organisations internationales appelées à intervenir à la COP26, il y avait la Fifa. Et son président Gianni Infantino ne s’est pas manqué. Dans une déclaration vidéo préenregistrée, le patron de l’instance dirigeante du football a fait entendre mercredi 3 novembre à l’assemblée sa profession de foi pour la préservation du climat. Celle-ci comprend notamment la réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2040, conformément aux engagements les plus ambitieux en la matière.

Périls

Cette échéance est d’autant plus déterminante que plusieurs périls climatiques menacent la pratique du sport, selon de nombreux rapports parus récemment. Le plus retentissant étant celui de l’universitaire David Goldblatt indiquant l’année dernière qu’une pelouse de football sur quatre dans le championnat anglais pourrait s’avérer impraticable d’ici 2050 en raison de la montée constante du niveau de la mer due au réchauffement climatique.

Par ailleurs, le football à l’instar de tant d’autres sports reste en bute à de nombreuses pratiques en porte-à-faux avec l’écologie. Il s’agit entre autres des multiples déplacements en avion pour les matchs aux quatre coins du globe, la consommation sans limites de l’eau pour les besoins des pelouses, la production de déchets lors des matchs.

Promesses creuses ?

De fait, l’intervention de Gianni Infantino à la COP26 était opportune. Sauf qu’elle souffre encore de trop d’incohérences pour convaincre de la bonne foi du football à se verdir. Et la Fifa ne fait rien pour arranger la situation. C’est en effet cette même instance avec à sa tête Infantino, qui milite activement pour une coupe du monde biennale à compter de 2026. Quand on sait que le précédent Mondial tenu à raison d’une fois tous les quatre ans a généré 2,1 millions de tonnes de CO2, il y a de quoi rire des promesses d’Infantino. C’est toujours ce dernier qui a récemment exclu l’idée d’une coupe du monde organisée par un seul pays à l’avenir.

Et à court terme, cet événement phare est appelé à se dérouler l’année prochaine au Qatar dont les températures extrêmes pourraient faire intervenir des stades climatisés. Sans compter les nombreuses ligues de football qui n’hésitent plus à délocaliser des matchs à des milliers de kilomètres de leurs pays pour l’attrait des droits télévisuels.

Autant dire que le monde du ballon rond n’en a pas fini avec ses contradictions au sujet du climat.

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