Les deux géants du web bannissent désormais de leur plateforme tout contenu tendant à nier la réalité du changement climatique. Un engagement d’importance qui illustre la tendance agressive pour la cause du climat dans le secteur de la tech et de l’information.
Fin de partie pour les climatosceptiques et autres adeptes des théories du complot à propos du phénomène du réchauffement climatique sur Facebook et YouTube. Longtemps pointés du doigt pour leur manque d’égard envers cette cause, les deux mastodontes de la Silicon Valley ont décidé de frapper fort. Il n’est plus admis depuis le jeudi 7 octobre de promouvoir sur l’hébergeur de vidéos appartenant à Google et sur la plateforme de Mark Zuckerberg des contenus réfutant le consensus désormais mondialement établi de la dégradation du climat sur fond d’émission de dioxyde de carbone via les industries et autres activités humaines.
L’initiative est forte de sens, car elle vise non seulement de simples publications d’utilisateurs lambda, mais également des annonceurs passés maîtres dans l’art de distiller à coups de publicités dans l’opinion, une certaine idée consistant à remettre en cause le réchauffement climatique. Cela signifie que YouTube dont la maison-mère Google trône en tête du marché mondial de la publicité en ligne ainsi que son poursuivant Facebook, font l’impasse sur une manne financière non-négligeable au nom de la lutte pour la préservation du climat.
Conscience climatique
Symboliquement cet acte est de grande portée. D’autant que les deux firmes n’ont jamais été spécialement connues pour leur conscience verte par le passé. Au contraire, elles se sont jusqu’à tout récemment illustrées à travers un laisser-faire sur leur plateforme, osant parfois y mettre en avant des contenus en porte-à-faux avec la vérité scientifique. L’organisation militante Avaaz avait à cet effet révélé en début d’année dernière que 100 des plus grosses entreprises du monde ont déjà vu leurs vidéos publicitaires associées à des contenus problématiques sur le climat via YouTube au moins une fois.
La décision de la filiale de Google et du numéro 1 des réseaux sociaux est donc d’une certaine manière une réponse aux nombreuses critiques qui leur sont adressées en matière de désinformation. Elle s’inscrit par ailleurs dans une logique qui va au-delà des géants de la tech. Ces derniers temps, sous la pression d’organismes de défense de la planète, nombre de publicitaires ont entrepris de réévaluer leur rapport avec des acteurs des énergies fossiles un peu partout à travers le monde.