L’épicerie propose au public des aliments bons à la consommation, mais bannis des grandes surfaces classiques pour diverses raisons. Une façon détonnante de lutter contre le gaspillage alimentaire.
En France, on connaissait les initiatives anti-gaspillage alimentaire fondées sur la mise en valeur des restes récupérés dans les supermarchés et autres grandes surfaces. Il faut désormais compter avec celle qui traite directement en amont avec les agriculteurs, à l’image de NOUS anti-gaspi. Depuis 2018, ce réseau d’épiceries prône comme son nom l’indique, la lutte contre le gaspillage alimentaire à travers une initiative assez originale : la mise en valeur des produits mal-aimés en supermarché. Pour ce faire, la société, grâce à son équipe d’acheteurs, traite directement avec les producteurs. Ces derniers sont notamment démarchés dans le but de vendre à prix réduit – 20 à 30% plus bas que le prix standard -, leurs récoltés laissés en rade.
Cela peut concerner entre autres, des melons déformés, du yaourt à la date limite de consommation (DLC) trop proche, des légumes présentant des défauts de calibrage… Bref, tous les produits susceptibles d’être rejetés par la grande consommation et de finir par conséquent à la poubelle sont rachetés. Mais la démarche n’est pas toujours simple. Il faut, selon les responsables d’anti-gaspi, s’assurer de ne pas faire culpabiliser l’agriculteur dont le premier réflexe a toujours été de jeter ce type de produits.
Entreprise sociale et environnementale
Une fois récupérée, les produits exposés dans les magasins d’anti-gaspi sont disponibles à un tarif réduit. Des coûts bas d’environ 20 à 25% comparés à ceux appliqués sur le marché classique, selon la société. Forcément, le consommateur lambda y trouve son compte, à condition cependant de veiller à consommer les produits à temps pour ceux dont la DLC est courte.
Inversement, NOUS anti-gaspi y trouve moins son compte. Mais cela ne perturbe pas outre-mesure l’association qui se définit elle-même comme étant d’abord à but social et environnemental. Un objectif noble qui devrait contribuer à faire prendre conscience aux consommateurs dans une France où environ 10 millions de tonnes d’aliments finissent chaque an à la poubelle, selon de récentes études sur ce sujet. Un fléau dont les conséquences sur l’environnement sont largement documentées.
La tâche s’annonce ardue pour faire changer les mentalités et ainsi promouvoir des actes responsables. Mais anti-gaspi peut se réjouir. Ces épiceries désormais au nombre de 18 sur le territoire français, sont beaucoup fréquentées. La preuve, la dernière inaugurée le 18 août à Saint-Cyr-sur-Loire, a réuni près de 500 clients.