La révolution environnementale à basse altitude de l’aviation

Le secteur aérien fourmille d’idées afin de réduire son empreinte carbone. Et même si les résultats sont encore assez timides, de nombreuses initiatives sont en cours. Quels sont donc les défis de l’avion du futur ?

La réalisation par Air France mardi 18 mai dernier d’un premier vol long-courrier Paris-Montréal grâce à un avion en partie rempli d’huile de cuisson usagée a remis au goût du jour la problématique de la réduction de l’empreinte carbone du secteur aérien. L’initiative de la compagnie tricolore rappelle surtout que le défi pour l’aviation du futur est d’ordre environnemental. Et cela dépendra avant tout de la capacité des acteurs à pouvoir fournir les avions en carburant alternatif et beaucoup moins polluant que le kérosène de plus en plus décrié.

Le choix des SAF

Parmi les solutions explorées depuis quelques années par le secteur aérien figurent les carburants désignés nommés SAF pour « sustainable aviation fuel » en anglais ou carburant durable d’aviation en français. Ces biocarburants à l’image de celui ayant servi au vol d’Air France sont produits à partir d’huiles végétales, d’huiles recyclées, ou de déchets urbains, entre autres. L’entreprise Total qui avitaillé la compagnie tricolore s’est positionnée sur ce marché à travers un investissement récemment consenti dans son usine de La Mède. Objectif à terme : fournir suffisamment les aéronefs français en carburant propre. Les SAF ont pour avantage de pouvoir faire tourner les moteurs des avions existants déjà. Mais leur coût apparaît encore prohibitif pour l’aviation en raison de leur faible production par rapport à la demande. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) prévoit une production de 2,5 milliards de litres maximum en 2024 pour un secteur qui en a consommé jusqu’à 280 milliards il y a peu.

Le défi de l’hydrogène

L’autre source d’énergie propre à l’étude est l’hydrogène. Mais son adoption se heurte encore à bien plus d’obstacles que les SAF. Notamment à cause du chamboulement que son utilisation engendrerait au niveau des avions. Ces appareils devront être totalement restructurés pour s’adapter aux caractéristiques de l’hydrogène utilisable seulement à très forte pression. Cela implique entre autres de réimaginer d’autres types d’avions à l’instar des initiatives en cours chez Airbus. Le constructeur aéronautique multiplie les concepts dans le but de mettre sur pied l’avion à hydrogène idéal.

L’avion électrique est également envisagé avec des appareils en attente de déploiement sur le marché. Mais leur usage pour des vols long-courriers reste encore assez hypothétique à cause de la logistique que requiert l’alimentation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *