Alors que la CEDEAO attendait dimanche pour exposer officiellement ses propositions de sortie de crise au Mali, le M5-RFP a estimé, dans la nuit de vendredi à samedi, qu’elles « ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées » par elle et « portées par l’écrasante majorité du peuple malien ». En d’autres mots, le mouvement rejette les solutions de la médiation ouest-africaine.
Envoyée mercredi 15 juillet à Bamako par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la médiation conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan a rendu dimanche ses solutions pour une sortie de crise au Mali. Mais, avant même qu’elles soient exposées officiellement, les solutions de la délégation ouest-africaine avait déjà été rejetées par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5–RFP).
Dans la nuit de vendredi à samedi, le M5-RFP a estimé qu’elles « ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées » par elle et « portées par l’écrasante majorité du peuple malien ».
Le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a franchi la ligne rouge
Curieusement, les solutions de la CEDEAO sont identiques à celles d’Aliou Diallo. Le fondateur du parti ADP-Maliba a suggéré une reprise partielle des élections législatives, la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle et la formation d’un gouvernement de large ouverture. Aliou Diallo estime que le Mali n’aurait pas connu le drame du 10 et 11 juillet 2020 à Bamako, si les protagonistes avaient considéré ses propositions. Cette répression sanglante a d’ailleurs poussé le milliardaire malien à quitter la majorité présidentielle.
Selon Aliou Boubacar Diallo, le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a franchi la ligne rouge en causant la mort de citoyens maliens (une dizaine). Or, il a toujours rejeté la violence et prôné le dialogue depuis son entrée en politique en 2012. Raison pour laquelle ADP-Maliba a participé au Dialogue national inclusif (DNI) en décembre 2019 et adhéré à la majorité présidentielle pour accélérer les recommandations de ce DNI.
Il va falloir tôt ou tard faire des concessions
Pour Aliou Boubacar Diallo et les siens, il n’existe pas de sacrifice trop grand si l’intérêt du Mali est en jeu. C’est pourquoi, le parti de la Balance est preneur de toutes les initiatives pour le retour de la paix au Mali. Une attitude vertueuse, qui lui vaut pourtant des critiques de la part de l’opposition radicale. Aliou Diallo considère que c’est ce radicalisme qui maintient le Mali dans tous ses problèmes actuels.
Afin d’abréger la souffrance de ses compatriotes, le député de Kayes appelle encore une fois chacun à faire des concessions pour trouver un terrain d’entente. Il estime qu’avec un peu d’honnêteté et d’amour de la patrie, chacun reconnaitra en ses propositions, des compromis et des positions d’équilibre.