La ville de Shangaï en Chine, sous un épais nuage de pollution.

Coronavirus : chute historique des émissions de CO2 dans l’énergie, mais attention au rebond

 

Les émissions de CO2 du secteur de l’énergie devraient chuter d’environ 8% en 2020 en raison de l’épidémie de coronavirus, a estimé jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), tout en mettant en garde contre un probable fort rebond. Ce serait en tout cas la plus forte baisse jamais enregistrée, six fois plus importante que le précédent recul de 2009, intervenu à la suite de la crise financière mondiale.

La pandémie de Covid-19 devrait se traduire par une chute sans précédent des émissions de CO2 du secteur de l’énergie en 2020, a estimé jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Selon l’agence, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, la demande en énergie devrait chuter de 8% cette année. Une perte gigantesque qui représente l’équivalent de la consommation de l’Inde. « C’est un choc historique pour le monde de l’énergie dans son ensemble. Avec les crises sanitaire et économique sans précédent, la chute de la demande est stupéfiante pour quasiment toutes les sources d’énergie, particulièrement pour le charbon, le pétrole et le gaz », a commenté Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE.

La demande d’énergie dans les pays en confinement a diminué de 25 %

Le charbon a pâti de plusieurs facteurs, notamment le ralentissement de l’activité en Chine, où cette ressource occupe encore une importante place dans la politique énergétique. Aussi, le pétrole souffre d’une surabondance de l’offre, qui a fait baisser les prix du brut de près de 70 %, en moyenne, en l’espace de quelques mois. En avril, la demande d’énergie dans les pays en confinement total a ainsi diminué, en moyenne, de 25 %. L’AIE note en outre la réduction spectaculaire des transports, qui consomment 60 % du pétrole produit. Dans les régions où le confinement est en vigueur, on dénombre une baisse de 75 % de la circulation par rapport au niveau d’avant-crise.

Il y a parallèlement la croissance des sources d’énergies renouvelables, qui concurrencent fortement les énergies fossiles car moins chères et moins polluantes. De nouveaux projets en 2020 pourraient stimuler cette production et baisser davantage les émissions de CO2.

Plaidoyer en faveur d’une relance verte de l’économie mondiale

Mais « ce déclin historique des émissions mondiales » ne devrait pas donner lieu à une « célébration », tempère l’AIE. « Si l’on se fie à ce qui s’est passé après la crise financière de 2008, nous devrions assister bientôt à un fort rebond des émissions avec l’amélioration des conditions économiques », met en garde Fatih Birol. L’AIE plaide donc en faveur d’une relance verte de l’économie mondiale : promotion des énergies renouvelables, efficacité énergétique, batteries, hydrogène ou encore la capture et la séquestration du carbone. « Investir dans ces domaines peut permettre de créer des emplois, de rendre les économies plus compétitives et d’orienter le monde vers un futur plus résilient et plus propre », préconise le directeur exécutif de l’AIE.

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