Le Chili a lancé, l’année dernière, un projet historique de reforestation sur l’île de Pâques, connue pour ses mystérieuses statues Moaïs. Une année plus tard, le programme a atteint la moitié de ses objectifs de planter 240 000 arbres d’ici à 2025. Il doit permettre de restaurer l’écosystème endommagé de ce bout de terre et de lutter contre les effets du réchauffement climatique.
L’Île de Pâques, territoire insulaire du Chili au milieu du Pacifique, a lancé en juillet 2023 un programme de reforestation pour lutter contre l’érosion et le changement climatique. Ce programme historique comprend la plantation de 240 000 arbres pendant deux ans sur une superficie d’environ 10 km2 sur les 164 km2 que compte l’île volcanique.
Moins de 5% de la surface de l’île de Pâques est couverte d’arbres aujourd’hui
Plus de 90% de l’île de Pâques est affecté par un certain degré d’érosion et moins de 5% de la surface est couvert d’arbres à cause des activités humaines dans le temps. Pourtant, ce territoire d’une population de 7 750 habitants est un lieu très apprécié des touristes. Chaque année, environ 100 000 personnes y débarquent pour contempler notamment les Moais, ces colosses sacrés de pierre volcanique taillés entre le XIIIᵉ et le XVᵉ siècle.
La végétation de l’île de Pâques dégradée par les premiers navigateurs et leurs animaux domestiques
Selon des études scientifiques, l’île de Pâques aurait été verdoyante jadis. Elle aurait abrité des forêts denses, avec des arbres, des palmiers et des fougères. Mais les premiers navigateurs européens, débarqués sur cette terre au XVIIIᵉ siècle, ont largement surexploité ses ressources. Puis, à partir de 1866, la situation s’est aggravée avec l’introduction des animaux, tels que des lapins, des moutons et des bovins. Ces herbivores ont perturbé l’équilibre de l’écosystème insulaire. Aujourd’hui, la surface est quasiment dégarnie.
L’initiative de reboisement de l’île de Pâques a mi-parcours
Financé par le gouvernement de la région de Valparaiso à hauteur de 850 000 euros, le programme de reforestation est conduit par des organisations environnementales et des bénévoles, notamment issus d’écoles chiliennes. Un an après le lancement de cette initiative, près de la moitié de l’objectif aurait été atteint. En effet, il ne resterait plus que 150 000 arbres à planter d’ici à 2025. Le reboisement de l’île de Pâques s’effectue en plusieurs phases stratégiques. Depuis un an, il s’agissait de mettre en terre des aitos, une espèce d’arbre reconnue pour ses propriétés bénéfiques pour préserver les sols.
Les essences plantées résisteraient à tous les climats et aux incendies
Ces aitos serviront ensuite de base pour l’introduction d’autres espèces indigènes, telles que le purao et des palmiers chiliens. Préparées et sélectionnées par la Corporation nationale des forêts (Conaf), ces essences résisteraient à tous les climats et aux incendies. Elles sont donc idéales pour ce projet ambitieux, alors que les feux se multiplient dans le monde et que le réchauffement climatique s’accentue. Avec cette initiative, le Chili souhaite récupérer 80% de la surface des prairies dégradées.