Plusieurs milliers de manifestants ont convergé samedi vers Lützerath, village de l’ouest de l’Allemagne voué à disparaître pour les besoins d’une mine de lignite. Avec la présence remarquée de l’activiste suédoise pro-climat Greta Thunberg.
Ni la pluie battante ni la boue qu’elle a provoquée n’a pu les arrêter. Les détracteurs du projet d’extension de la gigantesque mine de charbon de Garzweiler en Allemagne, ont joué ce qui restera sans doute leur dernier acte ce samedi.
Armés de courage et munis de diverses pancartes aux messages anti-charbon, ils ont défilé vers Lützerath. Leur objectif : protester contre l’initiative de l’État destinée à détruire ce village afin de favoriser l’extension de Garzweiler.
Gérée par le géant local de l’énergie RWE, cette ancienne mine et certainement une des plus connues d’Allemagne, doit en effet selon le gouvernement, aider le pays dans sa quête de l’autonomie énergétique.
« Une trahison »
Or la ressource qu’elle génère, en l’occurrence le charbon, reste un des combustibles fossiles les plus destructeurs pour la planète. Elle a donc de plus en plus mauvaise réputation. D’autant avec sa responsabilité désormais largement documentée par les scientifiques dans la problématique du réchauffement climatique.
Estimés à 600 personnes par la police, les manifestants ont ainsi réitéré leur opposition contre ce projet qui cristallise les tensions depuis plus de deux ans. De nombreuses personnes ont même campé sur place à Lützerath dernièrement, toujours dans l’espoir de faire échec aux travaux de démolition du village, ultime étape avant l’agrandissement de la mine.
« C’est une trahison des générations présentes et futures. L’Allemagne est l’un des plus gros pollueurs au monde et doit être tenue pour responsable« , a notamment lancé la suédoise Greta Thunberg, militante pour le climat dont la présence a rehaussé cette manifestation, dans des propos rapportés par Reuters.
Point de non-retour
L’activiste de 20 ans avait déjà sonné la charge lors d’un déplacement sur le site la veille, qualifiant notamment de scandaleux le délogement des campeurs par les forces de l’ordre. Plus de 400 personnes auraient été évacuées des lieux ces derniers jours, selon les médias allemands.
Preuve s’il en fallait que les pouvoirs publics restent déterminer à aller jusqu’au bout. Plus particulièrement le gouvernement dirigé par une coalition social-démocrate à forte affiliation écologiste. Cette position, les responsables publics la justifient par la crise énergétique due à la guerre russo-ukrainienne.
Au grand dam des protestataires dont certains ont été arrêtés par la police.