Le gouvernement remet sur les rails le leasing social en septembre 2025, après une première expérimentation écourtée. Objectif : permettre aux ménages modestes d’accéder à un véhicule électrique neuf pour environ 100 euros par mois, sans apport. Renault et Stellantis sont déjà sur les rangs avec une offre élargie et des modèles accessibles. Décryptage.
Un dispositif de leasing social repensé pour toucher plus de bénéficiaires
Le leasing social avait fait parler de lui début 2024, avant d’être rapidement suspendu en raison d’un trop grand succès et d’un manque de disponibilité des véhicules. Pour 2025, le gouvernement repart à l’offensive avec un dispositif simplifié et une enveloppe budgétaire renforcée. La formule reste inchangée sur le fond : proposer une voiture électrique en location longue durée (LLD) sur 3 ans, pour un loyer mensuel d’environ 100 euros, entretien inclus et sans apport initial.
Mais cette fois, les critères d’éligibilité ont été clarifiés. Le dispositif s’adresse aux foyers modestes, c’est-à-dire ceux dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 15 400 € par part. Il faudra également justifier d’un usage quotidien de la voiture, notamment pour aller travailler, avec un minimum de 8 000 kilomètres parcourus par an.
Renault et Stellantis en tête de pont
Les deux géants de l’industrie automobile française n’ont pas attendu septembre pour dévoiler leur gamme de véhicules éligibles. Renault revient avec sa Twingo E-Tech et la nouvelle R5 électrique, qui sera disponible dès le dernier trimestre 2025. La marque au losange mise sur la simplicité et l’économie : la Twingo E-Tech devrait être proposée à partir de 89 euros par mois, tandis que la R5 avoisinera les 109 euros, selon les configurations.
Stellantis, de son côté, aligne une offre plus large via ses différentes marques. La Fiat 500e, qui avait déjà séduit lors de la première vague, est de retour, aux côtés de la Citroën ë-C3, récemment restylée pour coller davantage aux attentes des familles. Peugeot, enfin, entre dans la danse avec la e-208, dont la nouvelle génération promet une autonomie supérieure à 400 km et des coûts d’entretien très réduits. Ces véhicules seront également proposés dans une fourchette de 90 à 120 euros par mois.
Des avantages financiers importants
Le leasing social repose sur une combinaison de subventions publiques et de remises constructeurs. En moyenne, l’État prend à sa charge environ 13 000 euros par véhicule, ce qui permet de réduire drastiquement le coût de la location. À cela s’ajoutent les efforts des constructeurs, qui consentent des rabais conséquents pour écouler des modèles produits en Europe et respecter les critères d’origine fixés par le dispositif.
Autre atout non négligeable : les véhicules proposés sont neufs et incluent la garantie constructeur, l’entretien courant et souvent l’assistance. Cela permet aux ménages bénéficiaires de rouler en électrique sans les contraintes liées à l’achat, notamment la décote ou l’incertitude sur la revente.
Une logique industrielle et écologique
Au-delà de la dimension sociale, ce dispositif s’inscrit dans une stratégie industrielle assumée. En favorisant des modèles fabriqués en France ou en Europe, le gouvernement cherche à renforcer la filière automobile locale, tout en limitant l’empreinte carbone liée à l’importation. Le leasing social devient ainsi un levier à double entrée : soutenir le pouvoir d’achat tout en accélérant la transition écologique.
L’arrivée prochaine de la Renault R5, fabriquée à Douai, ou de la Citroën ë-C3 produite à Trnava (Slovaquie), répond à cette logique. Les usines françaises bénéficient aussi du coup de pouce, avec une montée en puissance des chaînes de production prévue dès la rentrée.
Le leasing social pose encore plusieurs défis
Si l’ambition est forte, plusieurs obstacles restent à franchir. Le premier concerne l’offre : il faudra s’assurer que les véhicules soient disponibles en nombre suffisant pour éviter la frustration des candidats, comme en 2024. La filière devra également répondre aux exigences de maintenance et de gestion de flotte, ce qui suppose une implication accrue des réseaux de distribution.
Le second défi est celui de la recharge. Si les bornes publiques se multiplient, l’accès à une solution de recharge à domicile ou à proximité reste une condition indispensable pour convaincre les usagers, notamment dans les zones rurales ou périurbaines.
Une mesure qui pourrait changer la donne
Le retour du leasing social en septembre 2025 marque une étape importante dans la démocratisation de la voiture électrique. En ciblant les foyers les plus modestes, le gouvernement veut prouver qu’écologie et justice sociale peuvent aller de pair. Le succès de cette nouvelle mouture dépendra à la fois de la réactivité des constructeurs et de la capacité des bénéficiaires à se projeter dans cette mobilité propre et abordable.
Si les promesses sont tenues, le dispositif pourrait bien s’imposer comme un levier majeur de la transition énergétique dans les transports. Renault et Stellantis, en s’impliquant pleinement, montrent que l’industrie est prête. Reste à convaincre les Français que la voiture électrique à 100 € par mois n’est plus un rêve, mais une réalité accessible.