La ville des Hauts-de-Seine se distingue par une gestion optimale de ses ressources énergétiques grâce à un dispositif technologique axé sur le suivi régulier de la consommation.
À l’heure où la transition écologique devient une priorité absolue pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences, des initiatives innovantes voient le jour un peu partout en France.
La ville de Colombes (Hauts-de-Seine), sous l’impulsion de son maire écologiste Patrick Chaimovitch, s’est ainsi engagée résolument depuis environ un an, dans la réduction du gaspillage énergétique, un enjeu majeur à l’échelle nationale.
En effet, selon l’ONG NégaWatt, environ 25% de l’énergie consommée dans le pays relève du gaspillage pur. Plus préoccupant, près de 30% de la facture énergétique payée par les entreprises et les foyers français correspond à des dépenses qui pourraient être évitées.
À l’origine de ce phénomène, plusieurs facteurs, dont des appareils constamment laissés en veille, une isolation déficiente des bâtiments et d’importantes pertes sur les réseaux de distribution. Le chauffage constitue également un secteur particulièrement touché par le gaspillage énergétique en France, notamment en raison de l’utilisation généralisée de systèmes peu performants.
Une stratégie axée sur un suivi permanent
Pour faire face à ce problème majeur, Colombes a misé sur une technologie permettant le suivi précis et continu de la consommation énergétique dans ses bâtiments publics. Les écoles et les crèches de la commune ont été équipées de capteurs intelligents qui mesurent en permanence trois paramètres clés : la température ambiante, le taux de CO2 et le niveau d’humidité (hygrométrie).
Ces dispositifs ont été installés stratégiquement dans les bâtiments, en tenant compte des différentes expositions des pièces, afin de collecter des données représentatives. Toutes les informations recueillies sont ensuite transmises à « savee », une plateforme numérique développée par l’entreprise spécialisée Advizeo.
Grâce à ses fonctionnalités de reporting personnalisé et d’identification des potentielles économies, cette solution technologique aide considérablement les décideurs municipaux à optimiser la consommation énergétique de la ville, tout en respectant les exigences environnementales actuelles.
Selon Le Parisien, les résultats de cette initiative sont déjà significatifs. L’exemple le plus frappant concerne le groupe scolaire Marcelin-Berthelot, qui a enregistré une réduction de 12% de sa consommation énergétique depuis septembre 2024.
Combiner performance énergétique et qualité de l’air
Les capteurs ont également révélé une surconsommation à un conservatoire, à cause du fonctionnement d’un système de traitement d’air qui aurait dû être éteint. L’approche colombienne associe économies d’énergie et santé publique, « un enjeu de santé publique, comme le décrit Cyril Sailly, directeur général d’Advizeo.
Les capteurs permettent de constater l’augmentation du taux de la qualité de l’air intérieur et de la température lorsqu’une pièce est très fréquentée. De quoi faciliter l’optimisation du chauffage en fonction des horaires d’occupation et l’ajustement de la ventilation pour maintenir un air sain sans perdre inutilement de chaleur.
La municipalité a également engagé des travaux de rénovation énergétique ciblés, en s’appuyant sur les informations recueillies par les capteurs. Comme à Buffon ou Marcelin-Berthelot dont les toitures de certaines écoles ont été traitées pour réduire le recours à la climatisation.