Le pays du sud-ouest de l’océan Pacifique préfère œuvrer depuis chez lui pour le climat plutôt que d’aller « perdre son temps » en Azerbaïdjan.
À la COP29, il ne faudra pas compter sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La traditionnelle conférence annuelle de l’ONU sur le climat prévue du 11 novembre à Bakou, dans la capitale azerbaïdjanaise, devrait être boycottée par cet État du Pacifique.
« Il ne sert à rien d’y aller si nous nous endormons à cause du décalage horaire, parce que nous ne ferons rien », déclare d’emblée, le ministre des Affaires étrangères, Justin Tkatchenko, ce jeudi 31 octobre à l’Agence France-Presse (AFP).
« Pourquoi dépensons-nous tout cet argent pour nous rendre à l’autre bout du monde et participer à ces “colloques” ? » s’interroge-t-il, alors que les années semblent se suivre sans changement notable quant à l’inaction climatique mondiale.
L’ONU a ainsi tiré la sonnette d’alarme, dans un rapport particulièrement accablant, à ce propos pas plus tard que la semaine dernière, déplorant le non-respect des engagements de réduction du recours aux combustibles fossiles, dont la responsabilité dans le réchauffement climatique est suffisamment documentée.
Un système onusien jugé inopérant
Il en est de même de la contribution financière consentie par les États développés vis-à-vis de ceux dits en développement et par ailleurs particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique, toujours à l’étape de vœu.
L’officiel papouasien se montre très virulent à cet effet. « Nous sommes la troisième nation forestière du monde. Nous aspirons les polluants de ces grands pays. Et ils s’en tirent à bon compte », assène Justin Tkatchenko. Sa frustration est d’autant plus palpable que la Papouasie-Nouvelle-Guinée est en première ligne face aux aléas météorologiques exacerbés par le réchauffement planétaire.
L’État insulaire paie ainsi un lourd tribut quant à cette situation, à l’instar du terrible glissement de terrain qui a enseveli un village entier il y a quelques mois seulement, emportant dans son sillage plus de 2 000 vies, dont certaines enterrées vivantes, selon des autorités dépassées.
Une révolte des « petits États » insulaires ?
« Je parle au nom des petits États insulaires dont la situation est pire que celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils n’ont bénéficié d’aucune attention ni d’aucune reconnaissance », fustige encore Justin Tkatchenko, manifestement frustré.
À l’en croire, ces grand-messes climatiques organisées sous l’égide de l’ONU ne servent donc finalement pas à grand-chose. Il annonce par conséquent, un changement d’approche consistant à négocier directement des accords climatiques avec certains pays « par le biais de discussions bilatérales ».
« Avec des pays aux vues similaires comme Singapour, nous pouvons faire cent fois plus que la COP », promet le patron de la diplomatie papouasienne, résolu à passer des discours aux actes.