De Beers accueillera, pour la première fois de son histoire, un sightholder majoritairement détenu par des Noirs à ses enchères de diamants. Prévue à partir de 2023, cette invitation fait partie de son objectif stratégique de transformation du secteur local du diamant.
Dans un communiqué publié le lundi 5 décembre, De Beers annonce l’intégration prochaine de Molefi Letsiki Diamonds (MLD) à ses enchères de diamants bruts, à partir du 1er janvier 2023. Dix fois par an -sur les douze mois- le groupe diamantaire sud-africain organise des ventes à Gaborone (Botswana) auxquelles participent les grandes maisons de taille et de polissage du monde. Triés sur le volet, ces acheteurs en gros autorisés sont appelés des « sightholders » par la compagnie. Un statut particulièrement convoité dans le secteur.
Fondée par le fils d’un ancien tailleur de diamants
Molefi Letsiki Diamonds a donc l’honneur de faire partie de la liste très sélecte des détaillants de De Beers. Cela d’autant qu’il s’agit du premier sightholder majoritairement détenu par des Noirs. En effet, cette entreprise sud-africaine de fabrication de bijoux en diamants appartient à des investisseurs noirs. Elle a été fondée en 2005 par Molefi Letsiki, fils d’un ancien tailleur de diamants.
Le jeune dirigeant occupe également la présidence du South African Diamond Dealers Club. En outre, il est co-fondateur et ancien président de la South African Young Diamond Beneficiators Guild, en plus de bénéficier du statut d’ambassadeur des systèmes de garanties du Conseil mondial du diamant. Enfin, M. Letsiki est un membre du comité exécutif de la Fédération mondiale des bourses du diamant et l’un des membres fondateurs de Young Diamantaires.
De Beers, créateur de talents locaux
De Beers ajoute que Molefi Letsiki est un ancien bénéficiaire de son projet de développement d’entreprise lancé en 2016. Ce programme vise à faciliter la croissance et la transformation de l’enrichissement des diamants en Afrique du Sud. Il a permis à de jeunes talents noirs d’émerger en tant que détaillants.
Par ailleurs, ce projet appuie les efforts de l’académie de valorisation des diamants de Beers à Kimberley. Il s’agit d’une initiative lancée en partenariat avec le gouvernement du Cap Nord et le concours Shining Lights Awards. Cette école a formé plusieurs jeunes créateurs et fabricants de bijoux, dont certains ont créé des entreprises de joaillerie en Afrique du Sud.
Un rêve devenu réalité pour Letsiki
De Beers a déclaré que l’élévation de Letsiki au statut de sightholder représente une étape importante. Non seulement pour la compagnie, mais aussi pour l’ensemble du secteur sud-africain du diamant d’enrichissement.Moses Madondo, directeur général des opérations du groupe De Beers, a félicité Molefi pour cette nomination capitale.
Il a confié que l’objectif ultime de la compagnie, lorsqu’elle lançait le projet de développement d’entreprise, était de faire en sorte que les membres deviennent des sightholders. De son côté, Letsiki a exprimé sa gratitude envers De Beers. Il a révélé que l’obtention du statut de sightholder constituait une aspiration pour Molefi Letsiki Diamonds.
De Beers engagé pour plus de diversité
En intégrant cette entreprise sud-africaine noire à sa liste de sightholders, De Beers continue de gommer son passé lié à l’apartheid. En effet, le groupe fondé par la famille Oppenheimer avait des liens très étroits avec ce mouvement raciste. Il a aussi longtemps profité de l’exploitation éhontée de la main-d’œuvre noire.
Aujourd’hui, la filiale d’Anglo American est un modèle en matière d’intégration, de diversité et de respect des droits de l’Homme. Avec la discrétion qui la caractérise, elle favorise les personnes historiquement désavantagées. Elle a également déployé la charte sur le Black Economic Empowerment pour céder un quart de ses actifs à un consortium noir, Ponaholo Investments.
