Les membres de la Convention de l’Onu sur la biodiversité examinent, du 24 au 29 février à Rome, le premier brouillon du texte de référence de la COP15 qui se tiendra en octobre 2020. Ensemble ils réfléchissent aux méthodes et aux enjeux d’une meilleure protection des écosystèmes.
Depuis le lundi 24 février, et ce jusqu’au samedi 29, les 196 pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) examinent à Rome le premier brouillon du texte de référence de la COP15 qui se tiendra du 15 au 28 octobre 2020 à Kunming. Compte tenu des défis posés par le virus Covid-19, cette réunion préparatoire, qui devait avoir lieu en Chine, a été transférée dans la capitale italienne à la dernière minute. Elle doit permettre de préparer le futur accord mondial de protection des écosystèmes. Un enjeu de taille au vu de la situation actuelle de la biodiversité.
« Quel monde voulons-nous en 2050 ? »
D’après la très alarmante dernière évaluation mondiale de l’IPBES (la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), 75 % des terres et 66 % des mers ont été modifiées par les activités humaines. Un million d’espèces animales et végétales risquent désormais l’extinction. Cette dégradation des écosystèmes menace le genre humain, puisqu’elle met en péril l’accès à l’air, l’eau potable, la nourriture…
Le 13 janvier 2020, la CDB a publié un texte de départ, sorte de « brouillon » de sa feuille de route, que la réunion de Rome doit affiner. Ce document très ambitieux de 12 pages dégage un plan pour préserver puis restaurer les écosystèmes à l’horizon 2050, avec un point d’étape à 2030. « Au fond, derrière ce travail, se pose une question cruciale : quel monde voulons-nous en 2050 ? », résume Aleksandar Rankovic, chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), présent à Rome.
Les menaces sur la biodiversité, point focal de la réunion à Rome
Au total, la feuille de route prévoit vingt actions ciblées à accomplir d’ici à 2030. Parmi celles-ci : ouvrir des aires protégées couvrant « au moins [30 %] des zones terrestres et marines avec au moins [10 %] sous stricte protection » – les chiffres entre crochets étant à débattre ; « réduire d’au moins [50 %] la pollution » causée par certaines substances, comme les fertilisants utilisés dans l’agriculture, les biocides ou les déchets en plastique ou contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique via des solutions basées sur la nature. Le document évoque également la lutte contre les espèces invasives, l’importance des solutions fondées sur la nature (pour limiter la pollution de l’eau, par exemple) et un meilleur accès aux espaces verts des populations, surtout urbaines.
Les objectifs sont donc vastes, mais ils se concentrent essentiellement autour d’une poignée de thématiques, dont la réduction des menaces pesant sur la biodiversité, point focal de la réunion de Rome.