Inauguré en 2008, le Svalbard Global Seed Vault résiste au temps et aux menaces climatiques dans sa mission de sauvegarde de l’avenir alimentaire de la planète.
Inutile de chercher longtemps pour comprendre ce qui arriverait à l’humanité si une catastrophe majeure dévastait les cultures mondiales. Pour éviter ce scénario apocalyptique, le Svalbard Global Seed Vault a été conçu.
Ses autres noms que sont : la « réserve de l’apocalypse », l’« arche de Noé du végétal » ou encore la « chambre forte de la fin du monde » renseignent assez éloquemment sur le rôle de cette infrastructure ultrarésistante construite dans une montagne à 1 300 kilomètres du pôle Nord.
Il s’agit d’un coffre-fort géant qui, au lieu de garder de l’argent, stocke des graines du monde entier : des haricots azuki coréens au fonio du Bénin, en passant par le blé, le riz, les légumes et d’innombrables variétés de fruits. Particularité importante : aucune semence génétiquement modifiée n’y est acceptée.
« Cet endroit est l’un des plus importants au monde. Si les choses tournent mal, du fait des guerres, du changement climatique ou d’une explosion nucléaire, les pays peuvent venir récupérer leurs semences et recommencer de zéro », explique Espen Barth Eide, ministre norvégien des Affaires étrangères, dans les colonnes du journal Le Monde.
« Une sécurité supplémentaire »
Il s’est rendu sur place fin mai pour déposer personnellement des graines de pois, carottes et choux aux côtés de son homologue britannique David Lammy, selon un reportage consacré à l’ouverture du Svalbard Global Seed Vault, l’une des trois dans l’année, par le quotidien français.
Son pays réputé pour sa stabilité politique et sa durabilité face aux menaces du climat, a financé à hauteur de cinq millions d’euros, la construction de ce complexe situé à 130 mètres au-dessus du niveau de la mer et particulièrement sécurisé pour des raisons évidentes.
Depuis son inauguration en 2008, cette forteresse végétale a accumulé plus de 1,3 million d’échantillons représentant 6 000 espèces différentes provenant de 128 pays. « Nous offrons une sécurité supplémentaire afin de conserver la diversité biologique mondiale », explique au Monde Asmund Asdal, coordinateur du site.
Utilité prouvée, résilience à l’épreuve
Le Svalbard Global Seed Vault est d’autant plus important que les banques de gènes – estimées à plus de 1 700 dans le monde – ne sont guère à l’abri d’une catastrophe.
Entre 2015 et 2019, cette arche moderne a ainsi prouvé sa valeur en permettant la récupération de 116 000 échantillons après la destruction du Centre international de recherche agricole près d’Alep durant la guerre civile syrienne.
Reste que ce bunker fait également face au défi existentiel de l’humanité : le réchauffement climatique. Deux années de travaux et 20 millions d’euros ont ainsi été nécessaires pour en renforcer l’étanchéité face aux infiltrations provoquées en 2016 par des pluies torrentielles.