Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a appelé les géants technologiques à s’approprier les énergies renouvelables, notamment dans la construction de ces gigantesques centres de données, infrastructures devenues cruciales dans la course à l’intelligence artificielle.
Dans une déclaration ferme, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a lancé mardi 22 juillet un appel direct aux entreprises technologiques mondiales pour qu’elles engagent une transition énergétique complète de leurs infrastructures numériques.
António Guterres a particulièrement visé les centres de données, ces installations massives qui se multiplient à travers le monde, s’implantant prioritairement dans des régions aux ressources hydriques abondantes, indispensables à leur refroidissement.
Cette expansion menace de priver les communautés locales de leurs ressources essentielles. « Aujourd’hui, j’appelle chaque grande entreprise technologique à alimenter tous ses centres de données avec 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030« , a déclaré le responsable onusien depuis le siège new-yorkais de l’organisation.
Le chef de l’ONU a souligné l’importance de développer des réseaux électriques « modernes, flexibles et numériques », incluant une intégration régionale pour optimiser la distribution d’énergie propre.
Une « transition inéluctable » malgré les résistances
« L’avenir se construit dans le cloud. Il doit être alimenté par le soleil, le vent, et la promesse d’un monde meilleur« , a déclaré Guterres, conscient de cette course à l’intelligence artificielle, l’un des moteurs de l’explosion des centres de données.
Le secteur technologique y est si engagé que la croissance du marché devrait atteindre 1 008,7 milliards de dollars en 2034, contre 347,6 milliards de dollars l’année dernière à l’échelle mondiale.
Selon le cabinet McKinsey, la demande en centres de données pourrait augmenter à un rythme annuel de 19 à 22 % de 2023 à 2030 pour atteindre une demande annuelle de 171 à 219 gigawatts (GW). Un scénario moins probable, mais néanmoins possible voit la demande augmenter de 27 % pour atteindre 298 GW.
Pour le Secrétaire général, « l’avenir énergétique propre n’est plus une promesse. C’est un fait ». Cette profession de foi résonne particulièrement alors que Donald Trump a dévoilé son plan d’action sur l’IA, pour laquelle une urgence énergétique nationale a même été déclarée.
Un message d’espoir et de détermination
Cette approche se traduit par un assouplissement des restrictions environnementales pour permettre la construction rapide de nouvelles centrales électriques alimentées au gaz, au charbon et au nucléaire aux États-Unis. Le président américain y voit l’occasion de rivaliser avec l’éternel concurrent chinois.
L’Institut de recherche sur l’énergie électrique estime que les centres de données pourraient consommer jusqu’à 9% de la production d’électricité américaine d’ici 2030, contre 4,4% de la demande totale d’électricité en 2023.
Pourtant, António Guterres reste confiant : « Bien sûr, le lobby des combustibles fossiles et certaines compagnies pétrolières essaieront, et nous connaissons les moyens qu’ils sont prêts à déployer. Je n’ai jamais été aussi confiant qu’ils échoueront, car nous avons dépassé le point de non-retour ».