Le pays d’Afrique de l’Ouest envisage des mécanismes innovants de financement destinés à enrayer les effets du changement climatique, avec l’appui de plusieurs organisations internationales.
Alors que le continent africain, une des régions les plus impactées par les conséquences du réchauffement de la planète, peine encore à mobiliser le nerf de la guerre indispensable pour faire face à ce fléau, le Bénin veut se démarquer à travers de nouvelles idées.
Celles-ci en l’occurrence ne manquent jamais, mais certaines récemment portées par l’État ouest-africain semblent plutôt judicieuses dans le cadre de la mise en place d’une transition climatique efficace, mais surtout soutenable financièrement à long terme, comme en témoigne leur récent dévoilement en marge de la COP 29 en Azerbaïdjan.
L’un des pans de cette stratégie pilotée par le ministre béninois des Finances, Romuald Wadagni, figure la monétisation du carbone, avec un portefeuille impressionnant de 2,5 millions de crédits carbone, issus principalement de projets énergétiques et d’agriculture régénérative.
À en croire le compte rendu dressé par le site d’information VOA Afrique, l’initiative bénéficie du soutien de partenaires de poids. Il s’agit de la Banque mondiale via son Fonds SCALE, et de l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) à travers son Fonds de transaction carbone.
Une architecture financière au service du climat
Cette initiative s’inscrit dans un écosystème financier plus large incluant la création d’une Unité de Financement Climatique (UFC), fruit d’une collaboration avec le Luxembourg notamment. Le Bénin prévoit également de combler un déficit de 10 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie en cours.
Un objectif qui peut sembler prohibitif à bien des égards, mais les ressorts sont solides à en croire le gouvernement du président Patrice Talon. Pour cause, Cotonou peut d’ores et déjà capitaliser, là encore, sur un soutien international substantiel. Il inclut 1,4 milliard de dollars de la Banque mondiale et 200 millions de dollars du FMI à travers son Fonds de Résilience et de Durabilité.
À cela s’ajoute une enveloppe supplémentaire de 195 millions d’euros sous forme de garantie de la part de la Banque africaine de développement. Autant dire un bon point de part pour attirer des investissements privés.
Il y a péril en la demeure
Last but not least, le Bénin va mettre en place une « fenêtre unique » de financement climatique, sorte de guichet facilitateur pour les banques locales et les institutions de microfinance. Une approche pragmatique visant à démocratiser l’accès aux financements verts pour les PME locales. De quoi favoriser un effet multiplicateur sur l’économie réelle.
« En exploitant des financements innovants, nous matérialisons nos ambitions en résultats concrets, en faisant progresser à la fois l’adaptation et l’atténuation. C’est un engagement pour un avenir durable et résilient qui résonnera au-delà des frontières du Bénin », promet Romuald Wadagni, cité par VOA.
Il s’agit d’une urgente nécessité face à l’érosion côtière à laquelle le pays ouest-africain est particulièrement vulnérable.