Le Traité des Nations unies pour la protection des océans a été signé par 67 États, mercredi 20 septembre 2023. Ce pas important dans le cadre de la préservation de la biodiversité en appelle toutefois d’autres.
Une nouvelle étape vient d’être franchie concernant les initiatives visant à protéger les océans. Réunis à New York pour la traditionnelle Assemblée générale de l’ONU ouverte cette semaine, 67 pays ont signé le traité mondial sur les océans.
Ce pacte juridiquement contraignant, approuvé en mars après plus d’une décennie de négociations, puis adopté par les Nations unies trois mois plus tard, est décrit comme une importante déclaration de foi en faveur des océans.
Il promet notamment à protéger 30% des terres et des mers de la planète d’ici 2030. D’où sa désignation par l’expression « 30 d’ici 30 ». Un tel objectif obéit aux recommandations scientifiques destinées à inverser la courbe de la perte de la biodiversité.
Divers satisfecit
C’est d’autant plus crucial qu’à peine 1% de la haute mer est actuellement préservé de la surpêche et d’autres menaces provoquées essentiellement par l’activité humaine. L’exploitation minière des fonds marins en expansion ces dernières années représentant un autre danger pour la biodiversité.
« L’océan ne peut pas attendre, et comme le traité est en préparation depuis près de 20 ans, il n’y a absolument pas de temps à perdre », a déclaré Jessica Battle, experte des océans au Fonds mondial pour la nature, dans des propos rapportés par l’agence Reuters.
La signature du traité est ainsi saluée par de nombreuses voix. Le commissaire européen à l’environnement, Virginijus Sinkevičius, qualifiant le document de « Constitution des océans ».
Optimisme prudent
Un tel optimisme n’est pourtant pas de mise chez tout le monde. Les défenseurs de la planète refusant pour l’heure de crier victoire. Le directeur exécutif par intérim de Greenpeace International, Mads Christensen, a ainsi décrit mercredi comme « un moment purement symbolique ».
Le traité doit en effet être ratifié par chaque État au plan national avant de rentrer pleinement en vigueur. L’autre étape nécessaire à l’atteinte des objectifs « 30 d’ici 30 » concerne le nerf de la guerre.
Autrement dit, un financement de 500 millions de dollars, ainsi qu’un fonds spécial annuel de mise en œuvre et de renforcement des capacités d’une valeur de 100 millions de dollars supplémentaires, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.