Deux entités mondiales spécialisées dans la chimie ont annoncé ces derniers jours, l’implantation prochaine d’usines de recyclage d’emballage plastique en France. De quoi faire de l’Hexagone une terre d’accueil de cette technologie plus respectueuse de la nature.
Bonne nouvelle pour les détracteurs du plastique en France, surtout ceux qui échappent au recyclage mécanique encore très répandu en Europe aujourd’hui, à plus de 99% selon France Inter. Deux grands groupes qui entendent se faire un nom dans le recyclage chimique à travers le monde ont jeté leur dévolu sur l’Hexagone avec un projet chacun.
Le premier chiffré à 875 millions d’euros concerne la construction par la firme américaine Eastman d’une usine de recyclage moléculaire d’ici les trois prochaines années sur le territoire français. Peu d’informations sont à ce jour disponibles sur son emplacement exact, mais cette unité de par son envergure et son coût colossal représenterait la plus grande au monde en matière de recyclage plastique via la chimie, ainsi que s’enorgueillit déjà le patron de l’ex-filiale de Kodak.
L’autre projet du même genre également annoncé cette semaine au bénéfice de la France vient de Loop Industries. La spécialiste canadienne du plastique et des technologies propres va elle, investir 250 millions d’euros pour la création à Port-Jérôme-sur-Seine en Normandie, d’une usine de recyclage chimique en 2025.
Technologie émergente
Bien que distincts, ces deux projets pourvoyeurs d’emplois – 180 pour Loop et 350 pour Eastman – font le pari d’une même technologie. Celui du recyclage plastique par procédé chimique. La technique dont l’entreprise strasbourgeoise du bâtiment Soprema est une des premières utilisatrices mondiales consiste à donner une seconde vie à certains déchets difficilement recyclables mécaniquement. Surtout ceux en polyester. Les produits utilisés pour ce processus appelé dépolymérisation sont divers, allant des enzymes au méthanol. À l’instar de celui que prévoit d’utiliser Eastman avec pour objectif un volume de recyclage de 160 000 tonnes annuelles. Soit plus du double des 70 000 tonnes annoncées par Loop.
Ces deux projets en plus de celui précédemment annoncé par la Britannique Plastic Energy pour 2024, devraient accroître à la fois la capacité et l’efficience de la France s’agissant du recyclage des emballages plastiques dont le taux national n’excède pas les 30% actuellement. La grande majorité de ces déchets étant malheureusement passés à l’incinérateur, avec une part d’émission de dioxyde de carbone non moins conséquente. La France réduirait par la même sa dépendance à l’exportation des déchets plastiques.