Royaume-Uni : cap sur les emplois verts

Le gouvernement britannique dévoile une stratégie de création de 400 000 postes supplémentaires dans les filières à faible émission de carbone d’ici 2030, portée par une demande en forte croissance et des investissements massifs venus du public comme du privé.

Le Royaume-Uni amorce une nouvelle révolution industrielle verte avec le lancement du Clean Energy Jobs Plan, une initiative d’envergure destinée à combler la pénurie croissante de main-d’œuvre dans les filières durables.

Présenté le 19 octobre, ce programme prévoit la création de 400 000 postes supplémentaires d’ici 2030, ce qui porterait le total des emplois liés aux énergies décarbonées à environ 860 000 à cette échéance.

Selon Caroline Bragg, directrice générale de l’Association pour l’Énergie Décentralisée (AED), citée par TalkTV, les recrutements concerneront aussi bien la construction que l’électronique, la sidérurgie, l’ingénierie, la technologie ou encore la gestion de projets.

Environ 180 000 de ces postes seraient associés à des domaines pour lesquels le gouvernement n’a pas encore fixé de feuille de route précise. Le plan comprend également l’ouverture de cinq nouveaux établissements de formation spécialisés dans les métiers du nucléaire et des énergies renouvelables.

Des métiers d’avenir porteurs d’inclusion sociale

Une attention particulière sera portée à la reconversion professionnelle et à la réinsertion, avec des programmes dédiés aux chômeurs, aux jeunes en rupture scolaire et aux anciens détenus souhaitant se tourner vers un emploi durable.

Le Clean Energy Jobs Plan va bien au-delà d’une augmentation du nombre de postes dans l’énergie, il jette les bases d’une profonde mutation sociale. Pour satisfaire la montée en puissance du secteur, les autorités britanniques ont identifié 31 métiers stratégiques, incluant techniciens, installateurs, ingénieurs, chefs de projet, soudeurs et électriciens.

« Les communautés réclamaient depuis longtemps une nouvelle génération d’emplois industriels solides ; cette révolution énergétique peut apporter cette réponse », a déclaré le secrétaire à l’Énergie, Ed Miliband, d’après Reuters.

Pour garantir la cohésion nationale, un Bureau dédié aux emplois pour l’énergie propre orchestre la stratégie à l’échelle du Royaume-Uni, reliant l’action des pouvoirs publics, des entreprises et des acteurs de l’éducation.

Accélérer la décarbonation et l’indépendance énergétique

Sa mission centrale : veiller à un accès juste aux nouveaux débouchés, des métropoles avancées aux zones les plus exposées à la précarité.

Ce plan s’insère dans la feuille de route globale du royaume pour désengorger le marché électrique des énergies fossiles d’ici la fin de la décennie, affermir la sécurité énergétique et alléger les coûts liés aux importations.

Dans le même temps, l’État prévoit de multiplier par deux les investissements annuels dans les technologies bas carbone, pour dépasser les 30 milliards de livres (près de 40 milliards d’euros) d’ici 2035.

Mais la réussite de cette dynamique dépendra en grande partie du volontarisme et de la capacité des acteurs privés à structurer ces nouveaux marchés. « Ce qui est déterminant, c’est de savoir si le tissu entrepreneurial saura réellement porter et développer ces industries », insiste Caroline Bragg.

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