Climat : colère des pays du Sud à l’ONU

Les États en première ligne face au changement climatique ont haussé le ton à la dernière Assemblée générale des Nations unies. Ils reprochent aux pays développés de ne pas tenir leurs engagements financiers.

La question de la responsabilité climatique a resurgi en marge de la récente Assemblée générale des Nations unies à New York. Les pays les plus exposés au réchauffement climatique y ont exprimé leur exaspération sans détour.

Dans la ligne de mire : les nations riches, principales contributrices aux émissions de gaz à effet de serre, dont le respect des engagements financiers est devenu une arlésienne. Des promesses sont ainsi renouvelées chaque fois sans lendemain pour la plupart.

« Il est grand temps que le monde riche honore ses obligations et fasse parvenir l’argent là où il est le plus nécessaire. Nous avons entendu les promesses, mais les promesses ne permettent pas de récupérer des terres dans les nations d’atolls comme la mienne« , a déclaré la présidente des Îles Marshall, Hilda Heine, devant l’assemblée, selon des propos rapportés par Reuters.

Son pays – en raison de sa faible altitude moyenne –, comme d’autres nations insulaires du Pacifique, voit littéralement son territoire disparaître sous les eaux. La raréfaction de l’eau douce, les sécheresses et l’érosion côtière constituent également des menaces pressantes.

Les chiffres de la promesse non tenue

Quelques chiffres mentionnés par l’agence de presse illustrent l’ampleur du décalage entre les engagements et la réalité. L’objectif de 100 milliards de dollars annuels, fixé en 2009, n’a été atteint qu’en 2022 avec deux ans de retard.

Un nouvel engagement de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 a été pris lors du dernier sommet climatique de l’ONU, mais ce montant reste très insuffisant. Les experts évaluent en effet, les besoins réels à au moins 1 000 milliards de dollars annuels d’ici la fin de la décennie, soit plus de trois fois la somme promise.

« Ceux qui portent le blâme doivent payer la note« , a déclaré le Premier ministre fidjien Sitiveni Rabuka lors de la session des dirigeants, au nom du principe désormais bien connu du « pollueur-payeur ».

Le climat, moteur invisible des migrations

Pour ne rien arranger, les États-Unis, premier émetteur historique de CO2 depuis la Révolution industrielle, brillent désormais par leur absence lors des grands rendez-vous climatiques, conformément à la doctrine anti-climat de Donald Trump.

Le dirigeant républicain n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier le changement climatique de « plus grande arnaque » au monde à la tribune de l’ONU. Pendant ce temps, le mercure ne cesse de grimper. À tel point que les températures mondiales ont dépassé pour la première fois 1,5 degré Celsius au-dessus de l’ère préindustrielle l’année dernière.

Ces bouleversements climatiques alimentent directement les flux migratoires, selon le président ghanéen John Mahama. « Quand le désert avance et que nos villages et nos villes deviennent invivables, nous sommes forcés de fuir« , a-t-il déclaré, s’opposant aux politiques anti-immigration en Occident.

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