Les efforts de réduction des émissions réalisés par la Chine, historiquement premier pollueur mondial, se retrouvent annihilés par l’augmentation de la pollution combinée des États-Unis et de l’Europe.
Drôle de retournement des choses que la situation du climat en ce début 2025. Selon des données du think tank indépendant spécialisé dans l’énergie Ember et rapportées par le chroniqueur de Reuters, Gavin Maguire, concernant les trois premiers mois de l’année, la Chine a réduit de 60 millions de tonnes ses émissions d’électricité fossile.
Cela représente de la part du pays réputé pour sa grande pollution, une baisse significative, sa plus importante réduction de rejet de gaz à effet de serre (CO2) depuis 2020, sur le laps de temps considéré. Autant dire qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour le climat et le reste du monde.
Sauf que cette réalisation chinoise se retrouve neutralisée par la hausse concomitante de la pollution générée par les États-Unis et l’Europe. Ces deux-là ont en effet émis ensemble 801 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone provenant de la même source énergétique, toujours d’après Ember.
Un retour en force des combustibles fossiles
Cette quantité représente une augmentation alarmante de 53 millions de tonnes, soit 7% de plus que pendant la même période en 2024, atteignant ainsi le niveau le plus élevé depuis 2022 pour un début d’année. Plusieurs facteurs spécifiques à chaque région sont à l’origine de cette situation.
À en croire Gavin Maguire, la faiblesse des vitesses de vent a réduit l’approvisionnement en énergie propre sur le continent européen. De quoi contraindre les services publics spécialisés à recourir au gaz (+8%) et au charbon (+6%) pour une compensation à hauteur de 8% de la production par rapport au premier trimestre 2024.
Aux États-Unis où la nouvelle administration est engagée sous la houlette du président Donald Trump, contre toute promotion des énergies vertes, les services publics ont également augmenté de 4% l’approvisionnement en ces sources d’énergie pour leur production d’électricité.
Des perspectives préoccupantes pour l’avenir ?
Face à la hausse significative des prix du gaz naturel, les compagnies américaines d’électricité ont notamment privilégié une solution moins coûteuse, mais plus polluante, en l’occurrence le charbon. Cette substitution a entraîné une flambée de 23% de la production d’électricité à base de charbon, tandis que celle à base de gaz diminuait de 4%.
Cette tendance n’est pas près de s’arrêter. Elle risque au contraire de s’aggraver. Comme l’écrit le chroniqueur de Reuters, « tous les éléments sont réunis pour une nouvelle hausse des émissions mondiales d’électricité dans les mois à venir ».
En cause, l’augmentation probable de la production industrielle chinoise après la trêve commerciale avec les États-Unis, combinée l’accroissement de la demande en électricité aux États-Unis durant l’été.