Londres annonce l’octroi prochain d’une garantie à la Banque asiatique de développement (BAD) afin d’aider la région à assumer les contrecoups du changement climatique.
C’est un engagement qui témoigne du basculement de la tendance politique au Royaume-Uni. Le Parti travailliste de centre gauche, au pouvoir un peu plus de deux mois seulement, a fait, mardi 17 septembre 2024, via le ministre des Affaires étrangères David Lammy, une annonce importante.
Il s’agit de la fourniture, d’ici le mois prochain, d’une garantie à la Banque asiatique de développement (BAD) dans le but d’aider cette institution régionale à débloquer 1, 2 milliards de dollars de financements climatiques. L’objectif de cette manne financière sera de booster les projets environnementaux des États concernés.
« Je suis déterminé à restaurer la réputation du Royaume-Uni en matière d’engagement et d’innovation dans le monde de la finance pour le développement. Cela commence avec les banques multilatérales de développement« , a déclaré le patron de la diplomatie britannique, cité par Reuters, en marge d’un discours sur le changement climatique prononcé aux Jardins botaniques royaux de Kew à Londres.
Un coup de pouce financier nécessaire
À travers cette garantie significative, le Royaume-Uni donne un coup de pouce financier dont l’Asie a plus que jamais grandement besoin. Surtout après le passage du Typhon Yagi dans la région du Sud-Est ces derniers jours, avec des dégâts matériels incommensurables et un bilan de plus de 300 morts.
Cette catastrophe dont l’ampleur reste à déterminer dans plusieurs pays témoigne du besoin grandissant du continent asiatique en matière d’investissements climatiques. Des besoins estimés, selon les experts, à plusieurs milliards de dollars d’ici 2030.
Cette urgence est d’autant plus affirmée que la BAD s’est récemment fixée pour objectif de consacrer 50% de son financement annuel au climat d’ici la fin de la décennie en cours.
Un potentiel levier de persuasion
La garantie britannique devrait donc permettre à la Banque d’emprunter à des taux plus avantageux sur les marchés et ainsi de lever des fonds supplémentaires pour soutenir des projets d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique ou d’adaptation au climat.
Au-delà du simple coup de pouce financier, cette annonce de Londres pourrait représenter un signal fort à l’endroit des investisseurs sur la viabilité du financement des projets climatiques en Asie.
D’autant que l’objectif des 100 milliards de dollars par an de financement climat promis en 2020 par les pays développés à destination de ceux en développement n’a toujours pas été atteint.