Ces engins à deux roues tels qu’exploités actuellement dans la capitale française n’auraient pas autant de vertus que cela finalement pour l’environnement, selon une nouvelle étude scientifique.
Le verdict de la revue académique Journal Of Cleaner Production a de quoi surprendre, mais les trottinettes électriques ne contribuent pas au stade actuel de leur utilisation, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la ville de Paris. Au contraire, elles en rajoutent à la pollution, car responsables de 13.000 tonnes de CO2 émis en un an par la capitale. Ces données fondées sur une étude scientifique réalisée à partir d’un échantillon de 500 usagers élargi à un million représentent les rejets de dioxyde de carbone de 16 000 Français en une année.
Les composants et l’usage en question
Les raisons d’une telle quantité d’émission de CO2 sont à chercher d’abord sur les trottinettes. Notamment leur cadre en aluminium et leur batterie en lithium, deux composants extrêmement polluants.
Leur usage est également en cause. L’étude a en effet révélé que ces moyens de locomotion nouvelle génération sont très peu utilisés comme palliatif des moyens de transports polluants. Ainsi, les Franciliens font recours aux trottinettes deux fois sur trois pour remplacer les transports en commun, et une fois sur quatre en remplacement du vélo ou de la marche. Ce qui amplifie l’empreinte carbone puisque la voiture, moyen de transport le plus polluant à Paris avec ses 200 g d’émission de dioxyde de carbone par kilomètre, est très rarement remplacée par la trottinette.
Les auteurs de l’étude pointent par ailleurs du doigt la recharge et l’entretien de ces engins, assuré par des véhicules alimentés au diesel. Un procédé pas du tout écologique que les autorités de la mairie sont appelées à repenser. À l’endroit des usagers, il est recommandé de revoir l’utilisation des trottinettes.
Cohabitation difficile
Ce n’est pas la première fois que les trottinettes électriques sont mises à l’index pour leur empreinte carbone peu reluisante. Cela a fait l’objet de plusieurs études déjà par le passé, que ce soit aux États-Unis ou même en France où ces engins sont en libre-service dans de nombreuses villes. Elles pullulent notamment à Paris grâce à un partenariat entre la mairie et les différents opérateurs. Leur utilisation qui s’accompagne souvent de nombreuses dérives dont l’excès de vitesse exacerbe toutefois de plus en plus les autorités.