Bill Gates pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique

La Fondation du milliardaire philanthrope américain annonce 1,4 milliard de dollars d’aide pour soutenir les fermiers d’Afrique subsaharienne et d’Asie dans leurs efforts d’adaptation face aux défis posés par le bouleversement climatique.

De la parole aux actes. Quelques jours après avoir plaidé pour une rupture face à la crise climatique – en appelant à privilégier l’adaptation des populations aux bouleversements du climat plutôt que la seule réduction des gaz à effet de serre – Bill Gates annonce un investissement de 1,4 milliard de dollars sur les quatre prochaines années, au bénéfice des agriculteurs d’Afrique subsaharienne et d’Asie.

L’initiative, présentée le 7 novembre avant la COP 30, ambitionne de protéger les productions agricoles contre les aléas du climat. Mark Suzman, directeur général de la Fondation Gates, précise auprès de Reuters, que ces fonds permettront le développement et la diffusion d’innovations radicales telles que la cartographie de la santé des sols ou encore des biofertilisants utilisant des micro-organismes.

Ce sont autant de solutions alternatives aux engrais chimiques, aujourd’hui remis en cause pour leur impact environnemental. « Les pauvres subissent de plein fouet les conséquences des conditions météorologiques erratiques. Ils ont peu contribué aux émissions, pourtant ce sont eux qui sont le plus affectés. Il s’agit de leur survie et de leur capacité à subvenir aux besoins de leurs familles« , souligne-t-il.

Pour une agriculture résiliente

Le programme s’inscrit dans un contexte d’urgence mondiale soulignée par les Nations Unies, qui appellent à une protection accrue du secteur agricole face à l’intensification du réchauffement climatique.

À cet effet, un rapport récent publié par plus de vingt organisations, dont Systemic, insiste sur la nécessité de développer des variétés de cultures résistantes au climat et d’améliorer les systèmes de prévision météorologique.

Plusieurs projets financés par la Fondation Gates témoignent déjà du potentiel de cette approche. Le Centre international de la pomme de terre, bénéficiaire précédent de financements de la fondation, a ainsi réussi à développer une nouvelle variété de pommes de terre résistantes au mildiou, une maladie fongique qui se propage désormais vers les hautes altitudes en raison de l’augmentation des températures mondiales.

Des enjeux déterminants pour le futur

Dans un autre registre, l’initiative « Tomorrow Now » fournit des mises à jour météorologiques par SMS aux cultivateurs de pays africains comme le Kenya et le Rwanda. Avec ces indications précises sur les périodes optimales de plantation et de récolte, les agriculteurs peuvent éviter de gaspiller leurs précieuses ressources limitées en eau, semences et engrais.

Malgré ces progrès, Mark Suzman rappelle que « le principal défi reste de rendre accessibles ces innovations à ceux qui en ont le plus besoin ». Restent quelques interrogations : faut-il effectivement privilégier le soutien aux populations fragiles au détriment de la lutte contre les émissions ? Les deux approches sont-elles opposées ou nécessaires l’une à l’autre ?

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