L’organisation écologiste britannique connue pour son militantisme coup de poing met un terme à ses actions frontales sur le terrain, dans le cadre d’une réorientation de sa stratégie de protestation.
« C’est la fin de la soupe sur les Van Gogh, de la fécule de maïs sur Stonehenge et des marches lentes dans les rues ».
Trois ans après son irruption sur la scène du militantisme climatique au Royaume-Uni, « Just Stop Oil » va « ranger ses gilets haute visibilité », du nom de ces vestes fluorescentes distinctives portées lors des manifestations sur le terrain.
Le groupe a annoncé, d’après un communiqué publié ce jeudi 27 mars 2025, qu’il mettrait fin à sa campagne d’actions directes dans les rues fin avril, après une dernière manifestation publique prévue devant le parlement le 26 du mois prochain.
Un tournant dans le paysage de l’activisme climatique britannique. Cette plateforme dite de résistance civile, créée en février 2022 avec pour objectif de contrecarrer tout nouveau projet de combustibles fossiles au Royaume-Uni, a su faire énormément parler d’elle en ce laps de temps relativement court.
Un parcours riche et controversé
Comme le rappelle Reuters, la liste de ces coups d’éclat comprend, rien que sur les derniers mois : le déversement de latex liquide sur un robot dans un magasin Tesla, la projection de peinture orange sur une partie de l’ambassade américaine à Londres, et le barbouillage de la tombe du naturaliste britannique Charles Darwin à l’abbaye de Westminster.
« Nous avons maintenu plus de 4,4 milliards de barils de pétrole sous terre et les tribunaux ont jugé illégales les nouvelles licences pétrolières et gazières. Nous avons exposé la corruption au cœur de notre système juridique, qui protège ceux qui causent la mort et la destruction tout en poursuivant ceux qui cherchent à minimiser les dommages », indique l’organisation, pour revendiquer le succès de ses actions.
Reste que cette méthode mêlant blocages de routes, perturbations d’événements publics, et parfois même des actes de vandalisme symbolique, ne fait pas l’unanimité. Nombreux sont ceux qui, dans l’opinion, crient à des actes de nuisances publiques.
« Ce n’est pas la fin de la résistance civile »
« Alors que les entreprises et les milliardaires corrompent les systèmes politiques à travers le monde, nous avons besoin d’une approche différente », informe Just Stop Oil, laissant entendre une évolution de ses méthodes.
« Ce n’est pas la fin de la résistance civile », avertit le groupe, ajoutant que « rien de moins qu’une révolution ne nous protégera des tempêtes à venir » s’agissant des conséquences de l’appétence mondiale aux énergies fossiles.
La nouvelle approche du groupe sera scrutée de près alors que l’étau judiciaire se resserre autour des militants climatiques à travers le monde.
