Le géant d’Asie a décidé de serrer la vis autour de l’émission de ce gaz provenant des mines de charbon.
Une mesure positive pour la planète depuis la Chine. Dans une annonce d’une portée significative, le pays asiatique a indiqué jeudi 12 décembre 2024, avoir renforcé la réglementation concernant les émissions de méthane au sein des mines de charbon.
En effet, les opérations d’extraction de ce combustible fossile dont l’Empire du Milieu est le premier producteur mondial voient le gaz naturel se libérer dans le cadre d’un processus naturel communément appelé désorption. De quoi porter préjudice au climat.
Car il s’agit d’un puissant gaz à effet de serre jusqu’à 80 fois plus efficace que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur dans l’atmosphère sur une période de 20 ans. Même si sa durée dans l’atmosphère – et c’est une bonne nouvelle – n’excède pas 10 ans, contre 1000 ans pour le CO2.
Cela suppose qu’une réduction rapide des émissions de méthane pourrait avoir un impact important à court terme sur le ralentissement du réchauffement climatique, identifié comme l’enjeu majeur de la survie humaine et de son écosystème, selon les experts.
Des conditions strictes
Parmi les mesures imposées par l’État à l’industrie du charbon, figure l’obligation pour les exploitations minières de capter le méthane dès que sa concentration atteint 8%, un seuil drastiquement réduit par rapport aux 30% tolérés depuis 2008.
Il est également ordonné la destruction pure et simple du méthane lorsqu’il ne peut pas être utilisé comme source d’énergie. Ces mesures s’accompagnent d’un calendrier ambitieux consistant pour les nouvelles mines à s’y conformer dès avril 2025, tandis que les installations existantes auront jusqu’à avril 2027 pour s’adapter.
« Contrôler les émissions de méthane de manière active, régulière et ordonnée aura l’avantage climatique de ralentir la hausse des températures mondiales, l’avantage économique d’utiliser les ressources énergétiques… et l’avantage sécuritaire de réduire les accidents du travail« , a déclaré un porte-parole du ministère cité par l’agence Reuters.
Autant dire que les nouvelles réglementations chinoises participent d’une approche holistique visant à la fois la réduction des risques fréquents dans les mines, et la valorisation de cette ressource.
Un défi industriel
Avec environ 3 000 mines de charbon sur son territoire, responsables de 40% des émissions nationales de méthane selon Reuters, la Chine est confrontée à un défi technique et logistique pour mettre son industrie en conformité avec les nouvelles règles.
Celles-ci interviennent alors que plus de 150 pays, en dehors de la Chine, se sont déjà engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30% d’ici 2030. Pékin premier émetteur mondial, n’avait jusqu’ici pas d’objectif chiffré à cet effet.
La réussite de ce programme sera suivie de près par la communauté internationale, alors que la Chine tente de se positionner comme un acteur responsable dans la lutte contre le changement climatique.