La Norvège, laboratoire mondial de la révolution électrique automobile

Le modeste pays scandinave se pose en modèle européen de rupture d’avec les véhicules à combustion thermique.

C’est une révolution climatique à bas bruit qui se met en place en Norvège. Le pays s’affirme en effet comme l’une des destinations privilégiées pour les véhicules électriques dans le monde avec plus de 160 modèles différents actuellement disponibles sur le marché, selon Bloomberg, qui est allé toucher du doigt cette transformation.

Si Tesla occupe le haut du pavé avec 20% de part de marché à en croire les données de la Fédération routière norvégienne, d’autres marques concurrentes poussent, à l’instar de Toyota (12,4%), de Volkswagen (10,8%) ou encore de Volvo (7%).

Une flopée de choix possibles à destination d’une population encouragée à l’adoption du tout-électrique grâce à une savante combinaison de mesures incitatives. Cela inclut la multiplication des bornes de recharge, le renforcement de la capacité d’adaptabilité des stations-service avec des investissements notables en termes de logistiques.

Mais l’un des facteurs décisifs concernent incontestablement le nerf de la guerre, à travers la suppression de la TVA sur les véhicules électriques, accès aux voies de bus, stationnement gratuit ou à prix réduit, l’exemption des péages routiers et des frais de ferry.

Une ambition électrique portée par la manne pétrolière

« Quand l’économie est bonne, les gens achètent des véhicules électriques en grand nombre », décrypte Colin McKerracher, responsable de l’analyse des transports chez BloombergNEF à Oslo, dans les colonnes du site d’information américain. De quoi mettre en avant l’un des motifs de réussite de l’approche norvégienne, qui privilégie la carotte au bâton.

De fait, on dénombre un million de voitures à essence de moins sur les routes du pays par rapport à deux décennies plus tôt, dans les années 1990, lorsque les gouvernants ont amorcé ce virage électrique, comptant notamment sur la manne pétrolière pour financer une telle ambition.

Mieux, les voitures thermiques sont beaucoup moins utilisées, parcourant un quart des kilomètres et consommant 70% de carburant en moins. Parallèlement, les modèles électriques représentaient 94% de nouvelles ventes en octobre, selon des chiffres rapportés par Bloomberg.

Une transition plus que jamais à portée de main

Il subsiste bien des défis – environ trois voitures sur quatre en circulation est de source thermique –, comme la difficulté du recyclage des batteries en fin de vie ou encore le scepticisme persistant quant à l’adoption de l’électrique dans les zones rurales.

Mais la Norvège est plus que jamais sur la trajectoire adéquate pour atteindre l’objectif de ventes de 100% électrique fixé par l’État en 2017. « Il y avait tant de raisons pour que les véhicules électriques ne réussissent pas ici, et pourtant nous l’avons fait« , s’enorgueillit Yngve Slyngstad, ancien directeur du fonds souverain norvégien, auprès de Bloomberg.

Il met en avant le contexte local pas simple, dont le climat. « Ce marché n’est pas important en termes de volume, mais en termes de leçons qui peuvent être appliquées pour l’avenir, il est énorme« , abonde Piotr Pawlak, président de Toyota Norvège, toujours dans les colonnes de Bloomberg.

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